Prendre en compte le mécontentement des populations
Au cours de celle-ci, le Mindef a prescrit de considérer les préoccupations des habitants des villes de Yaoundé et Douala en particulier qui ne cessent de s’extérioriser.
Sur hautes instruction du chef de l´Etat, chef des Forces armées, s´est tenue à huis clos, au ministère de la Défense, la réunion spéciale d´évaluation sécuritaire du pays, présidée par le Mindef Joseph Beti Assomo. Des travaux en présence des deux secrétaires d´Etat auprès du Mindef, le haut commandement militaire élargi aux commandants territoriaux des régions militaire, et régions de gendarmerie sous la conduite du général de corps d´armée, chef d´Etat-Major des Armées, ainsi que des invités spéciaux de certaines structures de l´Etat en charge des questions de sécurité.
Pour le Mindef, il y a lieu de prendre en compte le mécontentement des populations des grandes métropoles, qui ne cessent d’extérioriser leurs préoccupations face à certaines situations. « Dans les grandes métropoles, il y a lieu de prendre en compte le mécontentement d’une frange de la population des villes de Yaoundé et de Douala, qui ne cesse d’extérioriser leurs préoccupations face à des voiries urbaines dans certaines portions, le ramassage laborieux des ordures ménagères, le délestage de l’énergie électrique, etc…, autant de situations à suivre de très près », prescrit Joseph Beti Assomo. Conscients de ce que la sécurité du pays à cette période toute particulière, concerne l’ensemble du territoire national, le Mindef invite à mettre, et mettre tout en œuvre pour prévenir et éviter l’apparition de toute éventuelle source supplémentaire d’insécurité, endogène et exogène, dans le pays.
Pour le patron de la défense, il y a lieu d’insister sur les actions de prévention dans plusieurs secteurs. « L’accent doit par ailleurs être porté sur les actions de prévention contre la criminalité routière, le suivie étroit des poches de mécontentement sociales, le contrôle des mouvements des personnes et des biens, la proactivité dans toutes prises en compte des remous sociaux, l’anticipation dans la gestion des catastrophes d’origine humaine et naturelle, la lutte acharnée contre la violence urbaine et rurale », prescrit Joseph Beti Assomo, qui a fait le point de la situation dans les différents foyers. Il ressort en effet, que dans la Région de l’Extrême-Nord, on assiste à une persistance des incursions des terroristes de la secte islamique Boko Haram en quête de pitance. Les actions offensives concertées des Forces, appuyées par les Autorités administratives, en synergie parfaite avec les populations locales, et en collaboration avec la Force Multinationale Mixte de la CBLT et les Armées nationales des pays membres, continuent de montrer toute leur efficacité.
Toutefois, plusieurs indicateurs sécuritaires objectifs invitent à la prudence et à une vigilance plus accrue. Il y a lieu de signaler la prégnance des problématiques de transhumance armée interétatique et d’insécurité transfrontalière le long de la frontière avec l’Etat voisin du Tchad. C’est dans ce cadre que, sur Très Hautes Instructions du Chef de l’Etat, Chef des Forces Armées, a été reçue les 02 et 03 octobre 2023, une délégation de la République du Tchad conduite par Monsieur le Ministre des Armées, des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, pour une concertation bilatérale à Yaoundé relative aux questions de sécurité transfrontalières communes.
S’agissant des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les groupes terroristes, privilégient depuis un certain temps une violence gratuite contre les populations civiles de céans par la destruction de leurs biens et des enlèvements. Ces hors-la-loi profitent de toutes occasions de festivités ou de zones lacunaires pour mener des exactions perfides contre les populations civiles qui s’opposent à leurs actions criminelles ; cela a été le cas le lundi 06 novembre 2023 dans la localité « Egbekaw », Arrondissement de Mamfé, Département de la Manyu, Région du Sud-Ouest, où un groupe terroriste a incendié plusieurs habitations civiles faisant ainsi de nombreuses victimes.
A la frontière Est, les groupes rebelles des pays voisins sont loin d’avoir dit leur dernier mot, ce qui appelle à une extrême vigilance des dispositifs à cette frontière afin d’éviter des incursions sur le territoire. A celle du Sud et sur le plan d’eau, la situation est relativement calme et bien maîtrisée. Les menaces maritimes, quant à elles, sont contenues grâce aux actions coordonnées des forces et au dispositif de coopération avec les marines du Nigéria, de la Guinée Equatoriale, de Sao-Tomé et Principe, du Gabon et du Congo Brazzaville.
A l’issue de nos travaux, des résolutions, recommandations et instructions seront données pour une poursuite heureuse et plus efficace de l’action des Forces de Défense et de Sécurité aux quatre coins du pays, pour un encadrement efficient des fêtes de Noël 2023 et de Nouvel An 2024. Compte rendu de tout ceci sera adressé à Qui de Droit, sans publicité aucune à notre niveau, la primeur de la quintessence de nos assises lui étant réservée. Une minute de silence observée, en mémoire de tous nos compatriotes, militaires comme civiles décédés du fait de ces atrocités, avant l’ouverture des travaux.
NB : C’est le dernier texte de notre collègue Moïse Moundi avant sa mort. Article paru dans l’édition du 14 novembre 2023.