Franklin Kamtche
Formation professionnelle. Accroissement de l’offre de formation, alors que les recrutements dans la Fonction publique ont été sagement gelés.
Un décret du président de la République signé le 24 mai 2024, crée une Ecole normale supérieure à Buea, dans l’Université du même nom. Après Yaoundé (Ens), Bambili (Ens, Enset), Douala (Enset), Maroua (Ens), Kumba (Enset), Ebolowa (Enset) et récemment Bertoua (Ens), le chef-lieu de la Région du Sud-Ouest abritera dans les prochains jours, une nouvelle de formation des enseignants du secondaire. « L’organisation administrative et académique, ainsi que les modalités de fonctionnement (…) sont fixés par un texte particulier du président de la République », précise le décret de création. « Le régime des études, des évaluations et des programmes d’enseignement est fixé par arrêté du ministre de l’Enseignement supérieur », souligne le même texte.
Mais pour quoi faire ? Est-on tenté de demander après coup. Après avoir réduit de manière drastique les effectifs à l’entrée, les écoles normales supérieures, comme hier leurs consœurs de niveau inférieur (Enieg, Eniet) en sont réduites aujourd’hui à former des auditeurs libres. En mots simples, des gens qui à la fin de la formation iront se débrouiller, en attendant un éventuel concours de recrutement pour l’intégration à la fonction publique. A défaut de s’en servir comme tremplin pour migrer vers le Canada. Les dernières grèves, consécutives à l’impossibilité pour l’Etat de financer le recrutement des enseignants en nombre suffisant, ont transformé les Ens en coquilles vides. Alors que selon des estimations sérieuses, il faut au moins 60.000 enseignants formés pour mettre fin au phénomène des vacataires et autres maîtres des parents. Or beaucoup d’instituteurs formés finissent dans la vente à la sauvette et le moto taxi.
Cependant, une dernière Ecole normale supérieure pourrait voir le jour à l’Université de Dschang. Lors de la finalisation de la loi d’orientation de l’enseignement supérieur le 23 juin 2023, Jacques Fame Ndongo, le ministre de l’Enseignement supérieur avait en effet confirmé devant l’Assemblée nationale que des études étaient en cours pour l’implantation de deux nouvelles écoles de formation des professeurs des lycées et collèges, dans les régions de l’Ouest et du Sud-Ouest. « Dschang est la seule université d’Etat qui ne dispose pas d’une école qui ouvre au recrutement à la Fonction publique », ne cessaient alors de seriner les politiciens locaux, de l’opposition comme du pouvoir, avant que la donne ne change.
La Faculté de médecine, revendiquée depuis le même temps, versera sur le marché du travail cette année pour sa première cuvée 41 lauréats en médecine et 21 en pharmacie. Il y a un an donc, le projet de Buea avait déjà été soumis à l’appréciation du chef de l’Etat.
