L’ordre des avocats au barreau exige que l’arrêté préfectoral signé le 16 juillet 2024 soit rapporté. Les condamnations des organisations de la société civile se multiplient.
L’Ordre des avocats au Barreau du Cameroun ne tolère pas la dernière sortie du préfet du Mfoundi. Dans un arrêté préfectoral signé le 16 juillet 2024, le préfet du Mfoundi menace d’interdire de séjour dans le territoire du Mfoundi, pour une durée déterminée, toute personne qui appelle au soulèvement contre les institutions, ou toute personne qui outrage dangereusement les institutions de la République ainsi qui ceux qui les incarnent. Le barreau du Cameroun, une organisation de la société civile en matière de protection des droits de l’homme a réagi, à travers son bâtonnier pour dénoncer cette sortie de l’autorité administrative : « Le conseil de l’Ordre des avocats au Barreau du Cameroun est particulièrement outré de découvrir le contenu de votre arrêté… cet arrêté est en contradiction flagrante avec les droits et libertés fondamentaux reconnus aux citoyens vivant sur notre territoire par la Constitution du Cameroun ainsi que les instruments normatifs internationaux et notamment le droit de liberté d’expression et le droit à la liberté d’aller et venir », peut-on lire dans la correspondance signée par le bâtonnier Mbah Eric Mbah. Selon le barreau, le contenu, le contexte et l’opportunité de cet arrêté préfectoral constituent à eux seuls, les éléments qui appellent à l’insurrection et sont susceptibles de conduire le peuple à la révolte. Le Barreau n’a pas manqué de l’occasion pour inviter l’autorité administrative à rapporter cet arrêté qui relève « d’une époque révolue » et qui est susceptible de donner une image dégradée du Cameroun auprès des partenaires internationaux.
Depuis jeudi dernier, plusieurs autres organisations de la société civile sont montées au créneau pour dénoncer la sortie du préfet de Mfoundi. Le Réseau des droits de l’homme en Afrique Centrale (Redhac), Nouveaux Droits de l’homme (NDH) ou encore Mandela Center International, ont tous condamné cette sortie de l’autorité administrative. Certains partis politiques également ont dénoncé cet arrêté préfectoral qui intervient au moment où plusieurs formations politiques se préparent dans le cadre des élections présidentielles prévues en octobre 2025. Le préfet du Mfoundi pour sa part explique cet arrêté par la nécessité de préserver l’ordre public.