La rencontre de concertation des membres de la communauté Arabe-Choa du Cameroun tenue à Michedire – Kousseri, le 26 mars dernier, dont le communiqué final est parvenu à notre rédaction avait pour objectifs : « Faire l’état des lieux post-conflits,
se mobiliser pour faciliter le retour des déplacés et des réfugiés dans leurs villages respectifs ;
et réfléchir sur les voies et moyens pour un retour à une paix véritable et durable et une cohabitation pacifique avec les membres de la Communauté Mousgoum », lit-on.
La rencontre a débouché sur des recommandations. Celles concernant les membres de la communauté se déclinent ainsi qu’il suit : s’organiser pour accompagner le retour des déplacés et des réfugiés dans leurs villages respectifs ; mettre en place une caisse de solidarité pour contribuer à répondre aux besoins les plus urgents des déplacés et des réfugiés affectés par les récents conflits; mettre en place une cellule de suivi des procédures administratives et judiciaires engagées, dans le cadre de ces conflits ; inviter les ressortissants de la communauté, proches des organisations de bienfaisance à rechercher des appuis au profit des déplacés et des victimes en général ;
rechercher les voies et moyens pour rattraper les retards accusés par les enfants des déplacés et réfugiés sur le plan scolaire ; et enfin se préparer psychologiquement à un dialogue franc et sincère avec la communauté Mousgoum, en vue de parvenir à une paix véritable et durable.
Retour des déplacés
Des recommandations ou doléances ont été adressées spécifiquement aux pouvoirs publics : indemniser au plus vite les victimes des conflits dont les conditions de vie sont de plus en plus précaires; accélérer le retour des déplacés et des réfugiés dans leurs villages respectifs, tout en les accompagnant dans la reconstruction de leurs habitations et des infrastructures sociales de base; réactiver les commissions locales de règlement des litiges agro-pastoraux, afin de ne pas revivre les mêmes conflits ; agir de manière proactive dans la prévention et la gestion des conflits ; évaluer les dysfonctionnements observés et les manquements enregistrés avant, pendant et après, ces conflits; aménager les espaces existants, pour permettre un accès équitable et équilibré à tous les utilisateurs des ressources naturelles disponibles, tout en tenant compte des exigences liée au développement durable; mettre en place une Mission de développement intégré du Logone et Chari, pour une exploitation harmonieuse du potentiel de ce département.
Les deux dernières recommandations, non des moindre, adressées aux pouvoirs publics visent à assurer la sécurité des personnes et des biens, plus particulièrement dans certains secteurs transformés en zones de non droit, à l’exemple du Canton de Hinalé, dans l’arrondissement de Logone Birni ; enfin rechercher et juger les individus ou groupes d’individus responsables des tueries, des incendies et destructions, de pillage des biens et de vols de bétail, etc.
La rencontre s’est tenue à l’esplanade de la chefferie de Michediré-Kousseri, à l’invitation du Dr Kamssouloum Abba Kabir, porte-parole de la communauté Arabe-choa, dans le cadre du conflit Arabes-choa – Mousgoums, dont « l’initiative louable et fort opportune » a été saluée par les participants, souligne le communiqué final.
Invités spéciaux
Au nombre de ces participants, plus de 6000 hommes et femmes de la communauté Arabe-choa appartenant à différentes catégories sociales et professionnelles : des chefs traditionnels de 2e et de 3e degré du Logone et Chari, du Mayo-Sava et du Mayo-Danay ; des Imams et Ulémas, des députés ; des maires ; le président national de l’Association culturelle Arabe-choa (Acachoa) ; des opérateurs économiques ; des conseillers régionaux ; des conseillers municipaux ; un représentant de la communauté Arabe-choa de l’arrondissement de Bogo (Diamaré) ; des responsables des partis politiques ; des élites venues des différentes régions du pays ; et d’autres membres de la communauté.
Les participants ont suivi des communications portant sur : le conflit Arabe-choa-Mousgoum dans le Logone et Chari, faite par l’Ingénieur Djibrila Hessana ; la situation des déplacés dans le Diamaré, par Adoum Ousman Gambo. Les participants ont également suivi les interventions des invités spéciaux. Il s’agit de : S.M. Abdoulaye Barka, Lawan de Blamatoko dans l’arrondissement de Maga, département du Mayo Danay ; S.M. Hassana Waziri, Adja’a de Boundéri, dans le Mayo-Sava ; le Dr. Moussa Djidda, président national de l’Acachoa. La modération des travaux a été assurée par le Dr Belal Emma.
Claude Tadjon