L’esplanade de la morgue de l’hôpital central était noire de monde hier. Par groupe, la famille du défunt, les amis, les connaissances et un grand nombre d’artistes de tout bord convergent vers l’espace réservé à la messe.
Ange Ebogo, Ledoux Marcellin, Jean-Pierre Essome, Charly Nelle, Bellajoie l’Africain, etc. Ils sont nombreux. Alors que la levée de corps est prévue a 11h, certains comme le chanteur Govinal, sont la depuis 10h. La mine est triste. Pour un eux, Nkodo Si Tony n’était pas seulement un collègue, c était aussi un ami.
Quelques membres du gouvernement et des personnalités sont également venus rendre hommage à l’illustre disparu. Joseph Beti Assomo, ministre de la Défense, Luc Magloire Mbarga Antagana, ministre du Commerce, Roger Milla, ambassadeur itinérant, etc.
Le génie de Nkodo Si Tony ne laisse personne indifférent, lui qui avait su promouvoir le bikutsi originel. Celui imprégné de cette touche typiquement campagnarde.
Dans la cour de la morgue, une fanfare reprend les succès de l’artiste, pendant que l’humoriste Bob esquisse quelques pas de danse. Cela ne suffit à décrisper l’ambiance chargée d’émotions. Habillées en bleu, les soeurs et la veuve du défunt se tiennent fermement par la main pour empêcher l’une de tomber.
Quand le cercueil contenant le mort apparaît, c’ est un déferlement de larmes qu’on arrive plus à contenir. La veuve n’arrive plus à se contenir. Les petits-fils du défunt aussi. Heureusement quelques membres veillent à leur porter secours.
Le cercueil a la forme d’un micro. Toute sa vie durant, Nkodo Si Tony a honoré cet instrument. La musique, c’était sa passion, son métier.
Dans leur homélie, les célébrants de la messe Mgr Blaise Pascal Fanga, recteur de la Basilique de Mvolyé et l’abbé Constantin Efadene ont rappelé l’homme pieux et altruiste qu’il était. S’en est suivi un tour de ville avec escorte avant la veillée artistique de ce soir au palais des sports.
Nkodo Si Tony nous a quittés le 21 décembre 2021. Il est mort à 62 ans au Cameroun. Il sera enterré ce vendredi 22 avril 2022 à Ka’a par Olanguina, aux côtés de son père Si Joseph Désirée qui était arbitre de football et exploitant de cacao.
En quatre décennies de carrière, le chanteur a su toucher le cœur des générations. Il laisse au patrimoine camerounais, le souvenir de sa voix puissante, son pas de danse saccadé et une trentaine d’albums. On y trouve des chansons mythiques comme « Métil Wa », « Mba voé », « Ngoan Ezoum ». Un univers unique, empreint de mélanges parfois improbables.
L’homme semblait éternel mais, comme face à tout être humain, la mort a fini par prendre le dessus sur lui. Il est parti à la suite d’une opération de l’estomac. Depuis son décès, ses amis, fans et collègues multiplient les hommages. De nombreux artistes ont exprimé leur estime à l’endroit du défunt, en chansons. Certains se sont produits sur scène pour honorer la mémoire de ce grand nom de la musique camerounaise.
Un collectif d’artistes mené par Gilbratar Drakus organise une veillée artistique ce jeudi 21 avril au Palais polyvalent des Sports de Yaoundé.
Le samedi 5 février 2022, des artistes ont donné de la voix à Sens, en France, le pays où le défunt a résidé pendant plus de deux décennies. Papa Zoé, Pédro, J Paris Onambélé… ont poussé la chansonnette.