Artiste et promoteur du Centre culturel Ubuntu, partenaire organisationnel de l’événement, il parle la portée et de l’impact de ce genre musical dans la société.
Comment faire pour se réapproprié le Jazz ?
Je pense que pur se réapproprier ce qui est venu d’Afrique et qui est parti par les douleur de la parturition dans les quatre coins du monde et qui, aujourd’hui, devrait faire la fierté des Africains, parce que c’est un apport d’ici pour le monde entier et qui est reconnu pour sa valeur substantielle. Je pense qu’il faudrait passer par les processus d’éducation standards. Ramener le jazz, comme une connaissance à part entière, à partir des écoles primaires, l’enseignement secondaire et l’enseignement universitaire. Parce que c’est à partir de ce moment que nous aurons une masse critique beaucoup mieux élaborée et qui saura la valeur du jazz dans la vie d’un Africain. Parce que nos aïeux sont partis, ils ont édifié ce style à partir de leurs âmes, de leurs peines, de leur douleur, nous ne pouvons pas aujourd’hui faire comme si cela ne nous interpelle pas. Un autre aspect du processus de réappropriation du jazz, c’est de faire rentrer le jazz dans la vie structurelle sociale et culturel aussi, parce que les Américains noirs, pour revendiquer et pour essayer d’exister comme une minorité en difficulté, ils ont multiplié le jazz clubs ; ils ont multiplié les espaces d’expression. Et les jazz clubs devenaient des milieux d’expression pour dire ce qu’ils n’arrivaient pas à dire dans la vie normale, puisqu’ils n’avaient ni le droit de vote, ni le droit de vivre normalement à cause de l’apartheid. Les jazz clubs leur permettaient de sublimer leur humanité et leur créativité. Ce qui a donné ce que nous voyons aujourd’hui.
C’est quoi le jazz et en quoi se distingue-t-il des autres genres musicaux ?
Le jazz, c’est un peu tout. Mais, c’est un genre musical pour dire les choses de manière plus directe, qui se distinguerait de mon point de vue par un principe. Exposition du thème : tout le monde joue le thème ensemble. Ensuite, il y a une partie improvisation, où les solistes développent à partir de ce qui a été exposé, un langage, un discours particulier, mais qui tourne toujours autour du thème. Le jazz pour moi, c’est cette particularité d’être dans la discipline de l’exposé et tout le monde expose ; et ensuite dans la liberté d’improviser, mais sans sortir du thème. C’est exactement ce qu’on fait encore aujourd’hui dans les musiques africaines ; le bitkutsi, on expose le thème et après le soliste prend le relai et va dans tous les sens avec l’animateur. La Rumba, pareil. On expose le thème. Ensuite, vous avez les fameux solistes congolais, qui partent avec leurs guitares et l’animateur. Vous voyez qu’on n’invente rien.
Quels sont les non-dits du jazz que la nouvelle génération devrait savoir avant de s’y lancer ?
Les non-dits sur le jazz, c’est que c’est une musique exigeante qui demande vraiment qu’on aille au fond des choses, que ce soit dans l’approche de la compréhension des instruments, de la formation vocale. Et les non-dits sur le jazz, c’est un langage universel qu’il vaut mieux intégrer, parce qu’à mon humble avis, c’est un moyen, en tant qu’artiste, en tant que musicien, d’être intégré le moment venu comme citoyen du monde. Le jazz fait tomber les frontières. Plus on a l’éducation du jazz, l’exigence du jazz man et la culture inhérente à ce concept, plus on a des facilités de s’intégrer dans les quatre coins du monde comme artiste et comme acteur culturel.