Le Directeur technique national de la Fédération camerounaise d’athlétisme explique en détail la part de responsabilité de chaque parti dans ces 23èmes Championnats d’Afrique d’athlétisme seniors.
Quelle est l’analyse que vous faites sur la performance des athlètes camerounais engagés dans ces 23èmes Championnats d’Afrique d’athlétisme seniors ?
On ne peut pas être excellent. Mais si je dois prendre sur une échelle de valeur entre 0 et 100, je mets à 90. Parce qu’il y a encore des camerounais encore engagés dans la course aux médailles. La journée d’aujourd’hui et de demain, qui peuvent encore nous réserver des surprises. L’objectif que nous nous sommes fixés en prenant part à ces Championnats était de faire mieux qu’à l’île Maurice où nous avons eu une médaille d’argent et une médaille de bronze. Maintenant nous sommes à deux médailles d’argent. D’une certaine manière, nous avons atteint l’objectif que nous nous sommes fixés. Nous avons des regrets pour la médaille d’or que je vais qualifier de vol par l’organisation. Je me mets à la place d’un technicien parce que j’ai l’habitude de faire ce genre de travail. On ne pas un classement par rapport au pied, mais par rapport au buste. C’est ce qui a été fait. Ils sont complètement défaillant cette cellule zambienne de chronométrie électrique. On a donné la latitude à notre athlète de s’exprimer, mais au grand désarroi, il a occupé la deuxième place. C’est un sursis.
En dehors d’Emmanuel Eseme déjà qualifié pour les Jeux olympique, est-ce qu’il y a des chances pour que d’autres athlètes puissent réaliser des minimas ?
En dehors des minimas requis pour se qualifier, il y a un système de pointage. Vous avez-vu, lors des championnats nationaux, les frères Ngo sont partis de France pour venir compétir. L’un d’eux a engrangé 100 points et l’autre 90 points. Quand vous êtes premier d’une discipline, vous avez 100 points. À force de faire les épreuves dans les différents meetings, ça vous donne les points. Je vais prendre un cas simple. Nora Atim, sa discipline de prédilection c’est le disque. Pour moins de 32 centimètres, elle est sortie 4ème. Malgré cette performance, elle a marqué des points. Au lancé des poids ce n’est pas sa discipline, mais elle a engrangé des points. Le dernier jour de ces Championnats elle va faire le marteau, qui n’est pas sa discipline et elle va engranger des points. Ne soyons pas surpris qu’à la fin de la compétition, qu’elle soit qualifiée. C’est parce qu’elle a fait un rallye tour en termes de disciplines qui lui a permis d’avoir les points requis pour être qualifié pour les JO. C’est cette formule que beaucoup de gens ne connaissent pas.
Est-ce qu’il y a un quota de points pour être qualifié ?
On peut dire à un athlète par exemple de totaliser 2 000 points. Croisons les doigts jusqu’à la fin, pour voir qui va accompagner Emmanuel Eseme.
De façon globale, comment avez-vous trouvé l’organisation ?
Je crois que pour les pays africains en dehors du Maghreb et de l’Afrique Australe, même les Sud-africains qui se plaignent aujourd’hui au Cameroun, nous étions en 2016 à Durban en Afrique du Sud. Nous avons fait le championnat d’Afrique dans un lycée. Le premier jour, il y a toujours des problèmes. Si quelqu’un organise ce genre de compétition et qu’il n’a jamais vu ce genre de désagrément, c’est qu’il est de mauvaise foi. Le Cameroun abrite la compétition à travers la Fédération. Mais c’est la Confédération africaine qui gère la compétition. C’est elle qui fait venir les partenaires. Je n’arrive pas à comprendre que les gens disent que la Cameroun n’organise pas bien la compétition. Je dis que c’est faux. Ceux qui sont en charge de la chronométrie sont des Zambiens. Ce ne sont pas des camerounais. C’est un peu lors d’un match de football, le Cameroun joue contre un pays étranger et que les arbitres sont des camerounais. La Confédération a pris ses partenaires qui sont étrangers. On ne peut pas attribuer cette défaillance technique au Cameroun. Le Cameroun a donné la meilleure infrastructure qu’aucun pays ne dispose en Afrique.
Propos recueillis par M.O.D