Maire de l’arrondissement de Yaoundé 7 et président de l’association Communes et villes unies du Cameroun, il explique les enjeux de la décentralisation dans le secteur éducatif.
Célébrer l’enfant africain en mettant l’accent sur l’éducation, cela vous semble-t-il adapter au contexte camerounais ?
Oui. L’éducation devrait interpeler tout citoyen. L’éducation me parle d’abord en tant que parent car, nous avons tous des familles. Le droit à l’éducation n’est pas une faveur. Les chartes relatives à cette question sont claires dans le système des Nations unies. Toute personne qui vit dans une société, non seulement devrait accorder une importance à l’épanouissement de l’enfant en général, mais aussi devrait s’attarder sur le droit à l’éducation de l’enfant. En tant que maire et magistrat municipal, nous pensons que nous avons un rôle cardinal à accorder à l’épanouissement et à l’éducation de l’enfant.
Est-ce que la décentralisation est la clé pour une meilleure prise en charge de l’éducation de l’enfant au Cameroun ?
La clé essentielle de la décentralisation aujourd’hui est l’effectivité de l’affectation des moyens qui accompagnent les compétences déjà transférées. L’Etat peut avoir quelques soucis de trésorerie, nous en sommes conscients. Mais nous demandons ce qui est dépensé exclusivement au niveau central ou qui est affecté à la tête du client. Que cela se gère dans les territoires tel que le dit la loi promulguée par le président de la République, notamment le Code de la décentralisation de 2019.
La commune peut-elle être la clé de la résolution du problème de non-inclusion de beaucoup d’enfants par le système éducatif ?
L’administration municipale a un rôle fondamental à jouer au niveau sociétal. C’est pour cela que la loi nous confère la possibilité d’organiser les comités de quartier et de village qui sont des instances de management participatif, qui permettent que l’organisation sociale se fasse sous le regard bienveillant de la mairie. Ce qui facilite le dialogue, un certain nombre d’orientations, la sensibilisation ; étant entendu que la commune est le parent du territoire de compétence. Le maire est la personne qui est aux côtés des populations. Nous sommes conscients du rôle qui est le nôtre et des enjeux. Il faut tendre vers la gestion inclusive de l’enfant. Il faut prendre toutes les dispositions pour accompagner ce mouvement.
Est-ce que ça marcherait si le secteur éducatif était pris en charge par les communes ?
Je ne voudrais pas faire des comparaisons entre l’action du gouvernement et celle des collectivités territoriales. La collectivité territoriale décentralisée est la plus petite entité administrative de proximité. Donc nous sommes également l’Etat. Nous assurons le relais au plan local et territorial. Le transfert de cette compétence a déjà été totalement dévolu aux communes. Ce sont les maires qui s’occupent maintenant de la construction des salles de classe. La gestion du personnel administratif relève toujours du ministère de la Fonction publique parce ce sont des mécanismes encore très lourds. Donc nous pensons que les actions conjuguées gouvernement-territoires, c’est un meilleur cocktail pour pouvoir assurer l’encadrement et l’épanouissement de nos enfants et notre jeunesse.
Propos recueillis par A.N.