Le titre est fort éloquent : « Crise anglophone ou forfaiture francophone ? ». Et l’auteur plutôt bien placé pour évoquer un sujet encore peu compris par une bonne frange de la population francophone du Cameroun. Abakar Ahamat, aujourd’hui à la retraite, a en effet été gouverneur du Nord-Ouest, l’une des régions en crise, de 2007 à 2012.
C’est un questionnement qui plonge d’entrée le lecteur dans des spéculations et surtout sur le rôle qu’a ou qu’aurait joué l’une ou les deux cultures dans cette crise. Face aux conséquences humaines et matérielles, l’auteur brandit sa légitimité à parler de cette question. Pendant une demi-dizaine d’années, l’administrateur civil s’est frotté à la problématique de la question anglophone. Une preuve qu’elle ne date pas d’hier. « Au gré des évènements et des humeurs des responsables politiques anglophones ou autorités de l’Etat du Cameroun, le problème anglophone a connu des moments plus ou moins décisifs, mais aussi des épisodes assez électriques au cours desquels l’expression dudit problème a entrainé des crises plus ou moins tragiques », écrit -t-il.
En effet, ce qui a éclaté au grand jour en 2016 n’était que la manifestation d’une partie de l’histoire mal pansée : « La crise anglophone me semble être la conséquence de la gestion plus ou moins calamiteuse de la ‘’question anglophone’’ devenue, par la suite ‘’Problème anglophone’’ qui est une réalité connue depuis des lustres ». En plus de son expérience personnelle, Abakar Ahamat a mené des recherches documentaires pour permettre au lecteur d’avoir une compréhension plus large du sujet.
Foumban 1961, la conférence de tous les abus, de toutes les frustrations
De ses recherches, il ressort clairement que le problème anglophone, méconnue par certains francophones, est une réalité qu’on ne saurait nier, car les faits historiques parlent d’eux-mêmes. « La sécession du Cameroun anglophone Lire la suite