La deuxième édition du Nja’Nja M’ndzang est sur les rails. Malgré la forte pluie qui s’est abattue lundi soir sur la ville, retardant d’une heure le lancement officiel du festival, les passionnés de balafon ont fait le déplacement pour le musée national. Malgré le grand froid, l’ambiance était digne d’un retour aux sources.
Les délégations d’artistes venus pour le festival étaient présentes. On peut citer : Ba Banga Nyeck, inventeur du balafon chromatique et grand promoteur de balafon dans le monde, le groupe ShardAfrica composé de deux italiens et du Camerounais Stéphane Ngono, Sally Nyolo sans oublier les bands comme celui d’Akim Kondor.
«C’est un plaisir d’être là, à ce festival. Je dois avouer que je n’avais pas encore entendu parler du Richard Band de Zoaétélé. Plus jeune, nous aimions les musiques comme le rap, le R’n’b, etc. Avec le balafon, on retrouve une sorte d’authenticité. Et c’est cette authenticité qui m’amène au festival que je suivrai d’ailleurs jusqu’à sa clôture. Cette musique permet de se ressourcer, il est bon de savoir qu’il y a des choses agréables à côté de ce que nous lisons et voyons sur les réseaux sociaux par exemple. Je voudrais d’ailleurs me projeter au-delà du festival Nja’Nya M’ndzang et militer pour la digitalisation de ce média afin d’intéresser plus de jeunes à sa pratique », a réagi Rodrigue Tongue, journaliste et passionné de M’ndzang.
La soirée a été ponctuée de plusieurs moments. Une exposition des œuvres des groupes de balafon. Notamment : les CD de Rolando de Zoétélé, Akim Kondor, Richard Band de Zoétélé, Poudou Band, la voix de la forêt, le doyen père Akono et Balafons stars, les ambassadeurs de la Lékié et de Richard Band de Zoétélé.
C’est d’ailleurs le groupe fondé en 1940 qui a eu l’honneur d’ouvrir le festival. Grâce à une prestation enlevée, le groupe composé de balafonistes, de percussionnistes, de joueurs de maracas, ont arraché des salves d’applaudissements du public. Avec leur leader Yannick Medou Ngbwa, soliste, la jeune génération de Richard Band de Zoétélé qui a remplacé les anciens membres décédés ou âgés propose un jeu énergique et entraînant.
Le festival Nj’ Nja M’ndzang se tient jusqu’au samedi 15 avril. Hier 12 avril, une conférence sous le thème : » Industrialisation du balafon : enjeux et perspectives » s’est tenue au Centre culturel Ubuntu. Sous la modération de l’anthropologue François Bingono Bingono, elle a réuni les panélistes suivant : Pr Maxime Manifi, linguiste; le Dr Kisito Essele, ethnomusicologue; Dr Nicolas Manga, ethnomusicologue; le Dr Jean Eudes Biem, universitaire ; Ruben Binam, artiste et promoteur culturel. Ce jour à 19h au Goethe Institut, il y aura à l’affiche des artistes venus d’Afrique et d’Europe. Notamment le trio Aly Keita, l’un des plus grands balafonistes d’Afrique, Lucas Niggli et Jan Galiga) et Eric Nelson Effa et Akustik et Harrisland. Le lendemain à l’Institut Français de Yaoundé ce sera autour de Ba Banga Nyeck et le Rhumsiki choir d’offrir un spectacle dès19h. Le Nja’Nja M’ndzang c’est aussi la formation de la relève avec la tenue de master class de balafon, percussions et saxophone du 13 au 14h au Centre culturel Ubuntu.