C’est un nouveau cadre de réflexion qui s’est ouvert lundi dernier au musée national. Au centre des échanges, la question de la restitution des biens culturels et patrimoniaux africains pillés et déportés en Europe pendant la colonisation à leurs pays d’origine.
Baptisée « Le retour des choses : objets, archives et création en temps de restitution », La semaine des workshops mobilise dans deux villes (Yaoundé et Bandjoun) et 5 lieux (musée national, Goethe Institut, Cipca, Bandjoun station, Institut Français), une vingtaine d’Instituts culturels et organisations internationales. Notamment le ministère des Arts et de la culture, la délégation de l’Union Européenne au Cameroun, l’ambassade de France au Cameroun, l’Institut des mondes africains, entre autres. Des scientifiques et artistes de champs disciplinaires variés, ainsi que le grand public participent aux échanges depuis le 22 mai. La semaine s’achève samedi 27 mai à Bandjoun Station.
L’objectif de cet évènement initié par ReTours, un programme international de recherche collaboratif, est d’interroger les enjeux politiques, économiques et sociaux de ce retour des objets culturels du Cameroun détenus dans les musées et le domaine privé en Europe. La question de fond porte sur l’impact de ces retours pour les communautés.
«ReTours, géopolitique du patrimoine, économie du retour, imaginaire de la restitution est un programme de recherche collaboratif constitué par un consortium international et pluridisciplinaire dans lequel, on retrouve des anthropologues, archéologues, des historiens, des sociologue et des linguistes. Le programme ReTours se distingue par ses méthodes d’enquêtes, ses recherches critiques et ses collaborations culturelles. Avec le Retour des choses, il est question de déplacer l’enquête de la France et de l’Europe où la question de la restitution des collections africaines fait polémique pour les pays africains, de soulever les problématiques liées à ces retours, la vision des musée, le rôle des diasporas africaines concernées par ce retour et du tourisme. En dehors du Cameroun, notre programme interviendra au Mali, au Benin et au Sénégal », explique Alexandra Galitzine-Loumpet, Anthropologue et chercheure au sein de ReTours.
La semaine de workshops « Le Retour des choses » est organisée autour d’ateliers-débats et des scènes des créations et prestations artistiques. Lundi par exemple, un atelier sur le thème : « Restituer, rapatrier, réparer » a été présenté. Il a réuni autour de la table, Marilyn Douala Belle (Doual’art), Bergeline Domou (activiste), Cécile Dolissane Ebossé (Université de Yaoundé 1), Vincent Negri, Université de Paris-Saclay. Hier 23 mai, au Cipca, a eu lieu le vernissage d’une exposition collective sur la thématique : « L’art face aux restitutions » avec les plasticiens Barthelemy Toguo, Joseph-Francis Sumegne, Justine Gaga, Ruth Belinga, Alioum Moussa, Hervé Yamguen, Salifou Lindou, Jean-Michel Dissake Dissake, Kouam Tawa et Landry Nguetsa.