stagiaire
La littérature camerounaise s’enrichit d’un nouveau roman. Il s’agit de « Mouné de la petite Moundang » de Victoire Mama. L’œuvre a été dédicacée le 17 mai 2023 à l’Institut français de Yaoundé. C’est un délice de la fiction qui perpétue une tradition bien installée, celle des Moundangs. Avec sa stratégie narrative, obéissant aux rites génétiques des romanciers camerounais, Victoire Mama s’engage à la survie de la littérature. « Ce qui m’a inspiré à rédiger ce roman, c’est parce que je suis mère d’une fille. Et sur les réseaux sociaux, je me rends compte que la femme est entrain de glisser, la dignité s’en va. Il faut interpeller la femme à la moralité », confie l’autrice.
Riche en enseignement, cette première production littéraire de Victoire Mama coûte 6500 Fcfa. C’est l’histoire de l’aînée d’une famille camerounaise de 3 enfants dont le père est originaire du Nord et la mère du Sud. Après l’obtention de son baccalauréat, cette jeune fille va quitter Maroua, sa ville de naissance, pour continuer ses études supérieures à l’université de Yaoundé 1 où elle obtiendra le master en Anthropologie. Malheureusement, ce succès sera de courte durée. Elle sera tourmentée par l’accident qui va paralyser son père. Il était le seul pourvoyeur du bonheur de toute la famille. Mais la rencontre de Michel, enseignant d’université, va lui redonner goût à la vie car elle sera à nouveau comblée d’amour.
D’après le Dr Jean Marie Yombo, enseignant de littérature contemporaine, le récit de cette aventure humaine focalisé sur Mouné, obéit au protocole d’une narration classique : « Il fait intervenir de manière chronologique les charnières essentielles du récit ». Dr Joseph Bogmis, enseignant de philosophie, pour sa part, estime que ce roman se positionne aux antipodes de ce que pense la jeune fille aujourd’hui. « La réussite à des exigences notamment, la détermination, l’exigence et la discipline dans le travail. L’éducation est la voie par excellence pour affronter son destin, embrasser la vie courante ; ce qui est le contraire avec la voie de la facilité. Sortir aujourd’hui la jeune femme de l’abîme de l’incompétence et revaloriser sa dignité et son rôle essentiel dans la société camerounaise est l’un des axes majeurs traité dans cette œuvre ». L’œuvre de l’enseignante de profession est originale de par l’extension philosophique qui la caractérise. Elle scrute dans son ensemble les problèmes philosophiques de la destinée humaine.
Roseline Ewombe Eboa (Stagiaire)
