
En ce début d’année 2023, les Camerounais subissent les conséquences de la mauvaise gouvernance et de la gestion catastrophique des finances publiques par le régime Biya. Cette gestion lamentable des finances publiques, vieille de plusieurs décennies, n’a laissé au Cameroun aucun coussin financier pour faire face aux chocs extérieurs. En conséquence, alors que les gouvernements du monde entier accordaient des chèques et réduisaient les factures d’électricité et de loyer pour aider les citoyens, les Camerounais ont été laissés à eux-mêmes pour faire face aux chocs économiques de la Covid-19 et à l’inflation galopante causée par la guerre en Ukraine. D’autres gouvernements avaient économisé en vue de gérer des périodes de crise. Le gouvernement camerounais a gaspillé notre argent dans la corruption, les guerres inutiles et les dépenses non essentielles. Alors même que l’année commence et que les Camerounais se battent pour mettre de la nourriture sur la table et donner aux enfants l’argent du taxi pour aller à l’école, le gouvernement Biya, une fois de plus, présente aux Camerounais la facture de sa gouvernance désastreuse. La réduction de 50% de la « subvention » des prix du carburant a eu pour effet immédiat une augmentation de 15,8 à 36,5% à la pompe. Les effets à moyen terme de l’augmentation des prix du transport, de tous les produits de base et l’impact négatif sur l’économie dans son ensemble suivront sous peu. C’est un coup dur de trop pour le peuple camerounais. La « subvention » des prix du carburant est de 800 milliards f cfa en 2023. Au cours de cette même période, le régime Biya à :
- La mauvaise gestion des fonds du FMI de Covid-19, 180 milliards de f cfa.
- A commis un vol ouvert et de la corruption sur les fonds pour Olembe, 200 milliards f cfa.
- Il a été cité dans le scandale de corruption de Glencore. Le gouvernement camerounais ne s’est pas joint à l’affaire contre la société, et n’est pas allé chercher les fonds qui ont été restitués. A titre d’exemple, le gouvernement de la République démocratique du Congo a pu récupérer 180 millions de dollars, soit 108 milliards de Fcfa dans l’affaire Glencore.
- Versement en toute opacité des fonds des lignes budgétaires 94 et 65. Entre 2010 et 2021, on estime à plus de 5 400 milliards de Fcfa sur lesquels il faut faire la lumière. En 2023, alors que le gouvernement Biya demande aux Camerounais de payer davantage pour le carburant, les timbres fiscaux, la taxe sur les véhicules et autres, il n’a en rien réduit ses propres coûts.
- Il n’y a pas eu de directive gouvernementale limitant les dépenses publiques aux biens et services essentiels.
- Le gouvernement Biya continue d’acheter un nombre infini de voitures ! Par exemple, au cours du seul mois de septembre 2022, 1,6 milliards de Fcfa ont servis à acheter des véhicules et 3,1 milliards de Fcfa d’appels d’offres ont été passés pour des équipements automobiles.
- Les dépenses pour la rénovation des maisons des fonctionnaires, l’achat de rideaux et la construction de clôtures à hauteur de centaines de millions de Fcfa se poursuivent. Il est inacceptable que le gouvernement Biya se livre à des actes de corruption, gaspille l’argent public en dépenses inutiles, gère mal et vole les fonds publics pour ensuite demander aux Camerounais de payer davantage à la suite de cette gestion publique catastrophique. En tant que leaders de partis politiques et d’organisations de la société civile, nous appelons les Camerounais à réaliser une fois pour toutes que le gouvernement Biya, vieux de 40 ans, a échoué et qu’il est nécessaire pour les Camerounais de prendre leur destin en main pour initier une transition politique pour notre pays. Nous ne pouvons réaliser la Transition Politique pour le Cameroun que si nous :
- Travaillons ensemble au-delà des clivages politiques, avec les organisations de la société civile, avec les syndicats et les groupes professionnels, avec les citoyens dans leur ensemble.
- Nous concentrons sur les piliers et principes fondamentaux de notre société, à savoir que nous devons mettre en place des institutions et choisir des dirigeants qui favorisent la justice, l’équité, l’égalité d’accès aux ressources de la nation et la responsabilité.
- Menons une action politique non-violente en tant que peuple, en masse, pour obtenir nos droits et libertés fondamentaux. Nous demandons à tous les Camerounais d’agir immédiatement :
- Rejoignez-nous alors que nous nous concertons en tant que leaders. Nous avons besoin de vos pensées, de vos idées et de votre énergie.
- Soutenez toutes les actions non-violentes qui sont déjà en cours.
o Soutenez le mercredi en noir lancé par les journalistes pour demander justice pour Martinez Zogo.
o Rejoignez le vendredi en noir pour demander des comptes sur notre argent et une transition politique pour le Cameroun.
- Rejoignez un mouvement qui lutte pour un changement fondamental et une Transition Politique au Cameroun. Nous sommes arrivés au moment où nous allons déterminer notre avenir en tant que nation.
Nous, Camerounais de cette génération, déterminerons si le Cameroun fera une transition vers une nation pacifique, juste et prospère ou si nous périssons comme l’État en faillite auquel ce régime nous a conduits.
C’est à vous et à nous de décider. Soyons debout pour le Cameroun !
Ont signé cette déclaration :
Kah Walla, Cameroon People’s Party
Albert Moutoudou, UPC MANIDEM
Sam Mbaka, Alliance des forces progressistes
Djeukam Tchameni, MDI
Njang Denis, Popular Action Party
Hiram Iyodi, Mouvement Patriotique pour la Prospérité du Peuple
Alice Nkom, Avocate
Philippe Nanga, Un Monde Avenir
Monique Kwatchou, Better Breed Cameroon
Michael Takie, West Cameroon Movement for Change
Elisabeth Nkwah, Mother of the Nations
Mamadou Baba Dodo, Cameroon Ô’Bosso
Njifen Thierry, Droit au Droit
Dr Rose Ndengue, Enseignante – chercheuse et activiste féministe