stagiaire
Notre consultant et entraîneur de football fait une analyse du match des Lions Indomptables face au Syli National hier, au stade Charles-Konan Banny de Yamoussoukro et propose des solutions pour la rencontre Cameroun-Sénégal.
Un score de parité, un but partout face à la Guinée Conakry. Est-ce un résultat mérité pour le Cameroun ?
Si on se penche simplement sur le palmarès des deux équipes, le Cameroun est très loin de mériter ce score. La Cameroun a été quand même cinq fois champion d’Afrique, la Guinée elle se cherche encore dans cette voie-là. Le Cameroun, c’est plusieurs participations en Coupe du monde, la Guinée est en train de se chercher. Maintenant sur le plan de ce qu’a produit le Cameroun hier, dans ce match d’entame de la compétition, on dirait que le Cameroun mérite ce score. On a vu quand-même les Guinéens très au-dessus dès le coup d’envoi et qui avaient une aisance. Le Cameroun leur a permis d’évoluer dans un confort qui a conduit à ce but encaissé où le Cameroun a été mené pendant toute la première mi-temps. Le football est appelé à évoluer aujourd’hui à l’exponentiel. Il est donc question qu’on essaie de travailler au maximum pour pouvoir conserver les acquis et repartir à la conquête des forces en présence parce que d’autres pays travaillent énormément et le collectif est en train de prendre le dessus sur les individualités qui aujourd’hui, nous met devant la réalité qui voudrait que la Guinée rivalise aujourd’hui avec l’équipe du Cameroun sans avoir peur.
A 11 contre 10, comment est-ce que les Lions n’ont pas su profiter de cette supériorité numérique ?
C’est une infériorité numérique qui nous conduit forcement dans ce thème de l’ensemble de procédés scientifique qui voudrait qu’on rentre dans ce qu’on appelle dans le jargon Attaque défense. Maintenant, c’était au Cameroun de pouvoir exploiter au maximum des espaces, parce que lorsqu’on perd un joueur, on est obligé d’être compacte. Ils ont carrément défendu sur la première ligne avec un seul joueur et doublé de deux lignes de 4-4, pour pouvoir faire la différence par rapport au score qui était déjà là. Le Cameroun est revenu au score mais n’a pas pu marquer ce but qui devait à priori lui ajouter deux points. Je pense que c’est un problème d’ordre tactique que le staff technique n’a pas pu résoudre. Ce n’était plus à la Guinée de faire le match, il revenait au Cameroun de faire le match. ¨Peut-être que le Cameroun aurait mieux fait de mettre plus d’attaquants et laisser peu de défenseurs pour pouvoir multiplier les mouvements. Ces mouvements au niveau de la ligne d’attaque avec ces deuxièmes ballons qui n’ont pas fonctionné, qui ont obligé le Cameroun à être tenu au respect par la Guinée, qui a réussi quand même à accrocher le Cameroun en conservant ce un point. Le Cameroun n’a pas pu profiter cette supériorité numérique tout simplement parce qu’ils n’ont pas su trouver l’équation qu’il fallait pour pouvoir créer des espaces et mettre ces joueurs en difficultés.
Que fallait-il faire face à une équipe comme la Guinée pour avoir la victoire ?
Du moment où la Guinée était en infériorité numérique, le Cameroun n’avait qu’à conserver le ballon, faire courir l’adversaire en jouant dans le camp d’adverse et en multipliant beaucoup de mouvements qui devaient désaxer l’axe qui avait été renforcé, parce que les Guinéens étaient vulnérables lorsqu’on sortait les ballons dans leur dos. Ils ont été surpris par le but Camerounais malheureusement, les Lions indomptables n’ont pas pu exploiter cela. C’est un système d’attaque-défense lorsque vous passez les 15 dernières minutes, l’adversaire passe son temps à grignoter les quelques minutes qui peuvent susciter l’espoir. C’est là où, le Cameroun est tombé dans le piège Guinéen. Il n’a pu exploiter cette évolution du jeu. A mon sens, ce n’est que partie remise. L’encadrement technique s’en sort avec beaucoup d’enseignements. Pourvu que ces enseignements soient capitalisés au profit de l’attaque camerounaise
Globalement, qu’est-ce qui a manqué à l’équipe du Cameroun ?
Le Cameroun a commencé le match timidement, avec les joueurs qui n’arrivaient pas à bouger, qui étaient limiter techniquement et brouillon tactiquement. Comme le montre l’erreur d’appréciation qui a débouché sur le but guinéen. Globalement le Cameroun n’a pas été cette équipe qu’on connait dans ces beaux joueurs. Peut-être que le Cameroun reste fidèle à ses débuts difficiles en compétition. En 2000, le Cameroun s’est qualifié à la sauvette grâce au goal ave rage. Les débuts du Cameroun sont difficiles en compétition et il évolue progressivement au fil de la compétition comme une dynamo. Nous espérons que nos joueurs vont monter en puissance, parce qu’au prochain match contre le Sénégal, c’est la finale de cette poule. Aucune erreur ne sera tolérée
Que faut-il corriger pour affronter le Sénégal au prochain match et espérer le gagner ?
Il faut premièrement revoir au niveau de l’animation du système que nous sommes en train d’utiliser en 4-3-3. Il faut bien qu’on revienne à l’orthodoxie c’est-à-dire la reconversion immédiate lorsqu’on a perdu le ballon. Deuxième chose, que les milieux de terrain essayent au mieux de garder techniquement le ballon parce que le perdre très tôt rend l’équipe du Cameroun vulnérable. Courir derrière le ballon pousse les joueurs à être toujours en position de poursuite au milieu de terrain au lieu de rester en position de barrage et c’est ce qui peut entrainer les cartons, au pire un rouge, au risque de tomber sur le coup des suspensions surtout que les joueurs sénégalais sont assez mobiles et vifs. Il faudra donc savoir aller les chercher tout en restant prudents dans une sorte de défense permanente. Face au Sénégal il faudra être très prudent, ne pas rester dans son camp avec le ballon mais plutôt chercher de le garder en restant dans le camp de l’adversaire pour ne pas avoir à parcourir beaucoup de distance pour atteindre la zone de finition de l’adversaire. Si nous voulons toujours rester sur le modèle préférentiel que nous avons vu hier sur le plan de jeu, il faudra mettre les hommes capables de pouvoir couper une trajectoire sur le jeu aérien et même au niveau du jeu au sol, demander des centres à mi-hauteur qui pourront mettre la défense sénégalaise en difficulté.
Propos recueillis par Roseline Ewombe Eboa (Stagiaire)
