Gic Gbs, au lieu-dit Mobil Omnisports. C’est dans ce cabinet de consultation que l’on peut rencontrer le biologiste-thérapeute qui depuis plusieurs semaines, fait l’objet de débats et suscite de l’attention, simplement pour avoir qualifié les beignets-haricot-bouillie de toxiques. Ce vendredi 19 août, il reçoit des patients. Il offre des services : consultation ; conseil, suivi bien-être ; soin énergétique et conseil alimentaire. C’est aussi là qu’il explique ce qui est toxique pour le corps et comment bien se nourrir. Sa devise : « Prendre soin au naturel, garantit une existence longue et heureuse, la guérison de toutes maladies et une fin de vie paisible au milieu des vôtres ». Certains en ont profité, depuis sa déclaration du 30 juillet 2022 dans les médias, pour lui attribuer des propos qui ne sont pas les siens. Comme : « Le Eru avec du couscous de tapioca provoque l’insuffisance rénale, ou encore, le tapioca sans arachide donne les triplés »…
Ses collaborateurs pensent que le but est de le moquer. Mais, lui, il est fier d’être arrivé là. «Tout ce que je vois sur les réseaux sociaux me fait rire. Le simple fait que sur ma page, je sois passé de 200 mille à 500 mille abonnés, c’est un indicateur. Et je reçois déjà plus de patients », se réjouit-il. « Je ne leur prescris pas ce que moi-même je ne pratique pas. Chez moi, l’on prépare peu. Ma famille ne consomme que des fruits et des légumes. C’était difficile au départ, mais mon épouse et mes enfants sont déjà habitués. Lorsque mon épouse cuisine, ce sont des bouillons de poisson sans huile, sans cube, avec une pincée de sel et beaucoup de légumes qu’elle cuit légèrement.», explique-t-il. L’exception peut se produire lorsque le thérapeute reçoit des hôtes chez lui. « Nous pouvons faire ce que les gens aiment, mais avec beaucoup de précaution : sans assez d’huile ni beaucoup de sel ». « Une bonne alimentation diminue les maladies ». Prescrire de consommer des fruits et des légumes par jour n’est pas nouveau. Mais le thérapeute insiste là-dessus, parce que selon lui, c’est la seule façon de préserver sa santé : « Les gens me diront qu’ils n’ont pas assez de moyens, mais ça coûte plus cher d’aller de faire soigner une fois qu’on est malade. Une bonne alimentation joue un rôle essentiel sur notre santé. Elle diminue le risque de développer certaines maladies chroniques et augmente ainsi l’espérance de vie. Ce sont les aliments qui apportent de l’énergie au bon fonctionnement de nos cellules et de notre corps». Ses collaborateurs l’ont compris et adhèrent. « Au départ c’était difficile, mais nous sommes déjà habitués à manger comme le recommande notre thérapeute », affirme Murielle Nguena, son assistante, qui, lorsqu’il n’est pas présent, donne des conseils aux clients. Aux diététiciens et nutritionnistes qui contrairement à lui, indiquent que les Bhb sont un repas complet, il répond : « Ceux qui approuvent ce menu font fi des Ogm (Organismes génétiquement modifiés) que sont le blé, le maïs, dans une certaine mesure la canne à sucre, qui ne sont pas faites au Cameroun… Ces substances ne sont pas bonnes pour la santé» Polain Nzobeuh est un Camerounais qui, depuis l’enfance, s’intéresse à la nature, aux animaux. « Tout petit, on me cherchait toujours là où il y a les animaux. Je prenais soin des poulets, des plantes », se souvient-il, souriant. La passion de biologiste dans l’âme, en classe de Première, il s’oriente en série D, et à l’université, il va étudier la biologie végétale. « Ça allait de soi. Je termine en 2006 à l’université de Yaoundé I avec une maitrise, aujourd’hui master en botanique et écologique », explique-t-il. Puis, il quitte le Cameroun en 2008.
Direction, le Maroc. Là-bas, il apprend le management de la qualité dans les industries agroalimentaires. En 2011, il dépose ses valises en Finlande. Objectif : se concentrer sur les recherches en microbiologie. « C’est toujours de la biologie. La nutrition de l’être humain m’intéresse», affirme le biologiste en devenir à cette période. Une fois sa formation terminée, Polain Nzobeuh revient au Cameroun. Nous sommes là en 2018. C’est un peu comme un devoir pour lui : « Les gens se nourrissent tellement mal en Afrique et c’est en partie l’une des causes des maladies. J’avais la conviction que je devais rentrer les soigner ». Tout commence par une petite unité de transformation agro-alimentaire qui existe toujours. Des mois après, en mai 2018, il ouvre le cabinet thérapeutique qui fait ses beaux jours actuellement.