La région du Sud que visite Jean Nkuété, secrétaire général du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) ce mercredi, 31 août 2022, se présente à tort ou à raison, comme un socle granitique du renouveau. 29 sections, réparties dans quatre départements. La Mvila, le Dja et Lobo, l’Océan et la Vallée du Ntem. Minette Libom Li Likeng, Louis Paul Motaze, Jules Doret Ndongo et Samuel Obam Assam officient respectivement à la tête de ces quatre départements comme délégués permanents départementaux du comité central du Rdpc. Au sommet de la région, trône Jacques Fame Ndongo dans sa posture de délégué permanent régional. Le parti au pouvoir étant ici dans ce qui convient d’être appelé son bastion. La région est pour certains, « imprenable ». Ici depuis des décennies en effet, les partis politiques dits de l’opposition n’arrivent pas à prendre racine. La preuve, le parti au flambeau ardent rafle tout et règne sans partage. Tous les sénateurs, tous les députés, tous les conseillers régionaux, tous les conseillers municipaux étant au couleur du parti de Paul Biya. Si donc dans la région, le parti au pouvoir ne se mesure pas avec un adversaire de taille, le danger peut toutefois venir d’ailleurs.
Au sein des 29 sections Rdpc de la région du Sud, le risque d’implosion existe. Surtout lors des opérations de renouvellement des organes de base et certaines investitures en vue des échéances électorales. Insubordinations, tensions, querelles et rixes révèlent parfois au grand jour l’état d’esprit de certains militants ce parti politique dans la région. Dans le département de la Mvila à titre d’illustration, Richard Ebalé Adjomo, le maire de la commune d’Efoulan a été exclu des activités du parti pour insubordination pendant une période de cinq ans. A Biwong-Bane toujours dans le département de la Mvila, deux élus du peuple, militants de ce même part politique en sont venus aux mains dans une bagarre sanglante. Le maire Joseph-Liboire Angono et le député Josué Mbeyo’o. Dans les trois autres départements, l’heure n’est non plus à la trêve. Des plaintes des camarades contre leurs camarades ne se comptent plus. Le cas le plus patent étant celui de la commune d’Oveng dans le département du Dja et Lobo où le premier adjoint au maire écrit régulièrement contre le maire titulaire au Tcs, à la Conac et au contrôle supérieur de l’Etat. A Ambam dans le département de la vallée du Ntem, l’insubordination du maire de la ville Samson Zomo Ovono est régulièrement dénoncée par Paul Tomo Menye, son président de section. Un état des lieux de la région qui accueille Jean Nkuété, secrétaire général du comité central du Rdpc ce jour pour une visite de travail.