Le Cameroun perd une voix d’or dans sa sphère musicale. Frédérique Ottou Angona est passée de vie à trépas à l’âge de 36ans, en succombant à une maladie au Chu de Yaoundé. Au-delà de l’artiste musicienne, compositrice, danseuse et actrice qu’elle était, cette dernière œuvrait aussi en tant que fervente militante des droits des femmes. C’est grâce à l’encadrement de son père, le guitariste Marcellin Ottou, que la jeune dame parvient à intégrer l’industrie musicale et débute comme choriste.
Après quelques années, elle produit son premier single « Manya Bebe », en 2007. Six ans plus tard, elle devient ambassadrice de lutte contre le paludisme. Elle s’investit dans son action à travers le premier hymne‘’K.O Palu’’ avec certains artistes musiciens au rang desquels Richard Bona, Lady ponce, son pèr Marcellin Ottou, Petit Pays, Dora Decca et bien d’autres. En 2015, elle remporte le cinquantenaire de l’Oapi (Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle) et obtient le premier prix musique d’ébène en2017. En 2016, elle poursuit le challenge avec The Voice Afrique Francophone, dans l’équipe de Lokua Kanza. Cette belle expérience aux côtés des grands noms de la musique à l’échelle mondiale va davantage fortifier la fille de Marcelin Ottou et lui permettre de laisser son empreinte tant sur le plan national qu’international.
De son vivant, elle a produit plusieurs singles très ancrés sur le marché notamment son album titré « Mi_Chemin » de 4 titres, très apprécié des mélomanes. Au cours dumois d’octobre 2022, elle a réalisé une série de spectacles dans le cadre du projet Cameroonian Cultural Network qui réunit pour la première fois au Cameroun des institutions camerounaises et européennes avec pour objectif de construire un réseau artistique et culturel au pays de Manu Dibango, Anne Marie Nzié et Ekambi Brillant. En janvier 2023, elle participe à ‘‘La nuit des Idées’’, un rendez-vous culturel annuel encadré par l’Ifc (Institut français du Cameroun) pendant lequel elle a livré un merveilleux spectacle en live. Elle travaillait également sur deux projets d’albums. Le premier consiste à soutenir les femmes sur leur vulnérabilité naturelle tels que le cancer du sein, du col de l’utérus etc., à travers la prévention aussi, pour secourir celles déjà atteintes.
Quant au deuxième projet, il s’agit de présenter l’Afrique dans son aspect réel. Cette ainée d’une famille de 9 enfants, avait une parfaite maitrise des langues anglaise et française en plus de sa langue maternelle, ce qui lui permettait même de composer pour un public varié. D’où sa particularité. Passionnée des accords mélancoliques, de l’afro-culturelle et du jazz, elle n’hésitait pas à produire de belles mélodies pour son public. Aujourd’hui, la mort de « Fred’O » comme l’appelait les intimes, suscite beaucoup d’émotions et laisse de nombreux artistes et certains de ses amies dans l’effroi. Samy Mahop, musicien s’exprime dans l’une de ses publications. « Je n’aurais jamais assez de mots pour exprimer ce que je ressens (…) où vas-tu si pleine de vie ? ». Pour Yannick Ndoumbe, sa défunte amie Frédérique Ottou Angona était une femme sociable et très généreuse. «(…) Frédérique Ottou était une belle âme. Elle avait la main sur le cœur. Va en paix mon amie… j’arrive », confie-t-il sur sa page face-book. Frédérique Ottou Angona, restera à jamais dans l’histoire.
Roseline Ewombe Eboa (Stagiaire)