C’est aux environs de 22 heures, le lundi 17 juillet 2023, que sa majesté Bakary Bouba Alioum a tiré sa révérence à l’hôpital général de Yaoundé, où il était interné pour des soins. La nouvelle de son décès a fait le tour des réseaux sociaux. C’est depuis Paris, en France que Abdoulaye Yaouba, le ministre délégué auprès du Minfi et très proche du Lamido de Maroua a confirmé la mort du monarque de Maroua. « Sa majesté est parti. Il n’est plus. Je suis actuellement en mission hors du pays. Je viens d’être informé de la triste nouvelle », a déclaré l’élite de Maroua. Information confirmée par un notable du Lamidat de Maroua que nous avons joint au téléphone. « Le lamido n’est plus. Il est parti sans avoir souffert, nous prions pour le repos éternel de son âme et que son créateur le reçoive auprès de lui », a ajouté le Sarki Faadah du Lamidat de Maroua. Selon plusieurs sources, mal en point, le lamido de Maroua a été évacué à l’hôpital général de Yaoundé pour des soins appropriés. Il y était interné il y a une dizaine de jours, a fait savoir un proche de la famille régnante au trône de Maroua.
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Bakary Bouba Alioum, le lamido de Maroua était un chef très engagé dans le développement de sa ville. Il était auprès de certains élus l’ambassadeur de la ville. Avec la municipalité de Maroua 1er, il a participé à plusieurs fora de développement organisés par le maire de la commune d’arrondissement de Maroua 1er à l’étranger comme à l’intérieur du pays. « J’ai vécu le jour où Sa Majesté Bakary Bouba Alioum a été désigné lamido de Maroua le 23 septembre 2003. Un lamido à l’écoute de sa population et accessible à tout monde. Toujours conciliateur et un vrai collaborateur de l’administration, il était un soutien indéfectible du président Paul Biya, un militant fédérateur de notre parti le Rdpc et un conseiller pour moi. Je perds un ami, un chef et un ainé. La douleur est immense, et je ne peux que prier pour le repos éternel de son âme », a affirmé Hamadou Hamidou, le maire de Maroua 1er.
La dernière sortie du lamido de Maroua date d’il y a quelques jours où il avait saisi la ministre de l’habitat et du Développement urbain sur la situation de la voirie urbaine de Maroua et surtout sur l’axe service du gouverneur de la région de l’extrême-Nord kakataré où est situé son Lamidat. Dans sa correspondance, il dénonçait le retard et l’amateurisme de l’entreprise en charge des travaux. « L’avenue Kakataré constitue la vitrine de la ville de Maroua d’autant plus que le Palais du lamido de Maroua, gardien des valeurs traditionnelles de cette ville historique, y est situé. En effet, l’arrêt des travaux de bitumage de cette importante avenue cause d’énormes préjudices, du point de vue économique, aux populations, paralysant ainsi la circulation des personnes et des biens, avec des répercussions négatives sur l’activité économique de Maroua », avait écrit le défunt lamido de Maroua. C’était le 22 mai 2023. Une semaine après les travaux de construction de cette route avaient repris et avancent normalement.
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Arrivé au trône de Maroua, le 23 septembre 2003, Bakary Bouba Alioum, le lamido de Maroua avait fait de son magistère celui de l’ouverture, du vivre ensemble et du développement de Maroua. Militant du Rdpc, il était toujours engagé pour la cause de ce parti. Après les élections municipales de 2020, où la commune d’arrondissement de Maroua 2ème fut remportée par le Fsnc de Issa Tchiroma, le monarque de Maroua avait à cette époque menacé le chef de file du front pour le salut national du Cameroun (Fsnc) de Maroua 2ème et la communauté des courtiers de cette municipalité d’avoir trahi sa confiance. Il avait suspendu durant cette période le nommé Hamandjam Toukour, (lawan keké) chef des couturiers pour avoir rejoint le Fsnc, le parti du ministre Issa Tchiroma Bakary.
Âgé de 64 ans Bakary Bouba Alioum, le défunt lamido de Maroua est 13ème monarque du Lamidat de Maroua. Il était marié à plusieurs femmes et père d’une dizaine d’enfants. Avec son décès s’ouvre une période de transition et d’incertitude à la tête du Lamidat de Maroua. Des policiers et gendarmes ont été déployés au Lamidat de Maroua où le bureau et les appartements privés du Lamido de Maroua ont été scellés. Le Lamidat de Maroua a été fondé en 1836 par le chef wollarbé Ardo Ndjobdi. Il a été inhumé selon les rites et us islamiques au cimetière musulman de Maroua en présence d’une dizaine de Lamibé, originaires du Nord.