Trois ans après son lancement, la première session du comité de suivi des activités du « Plan présidentiel pour la reconstruction et le développement des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest » (Pprd) a eu lieu le 14 juillet 2023, dans la salle des conférences de la Délégation régionale du Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), à Bamenda. A l’occasion, l’on a découvert que ce projet dont le but est d’aider les deux régions touchées par la crise anglophone, qui s’étend sur 10 ans (2020-2023) et comporte trois phases, commence à laisser des marques sur le terrain, malgré la confusion qui entoure encore les réalisations. Pour ses activités, qui concernent la restauration de la cohésion sociale (27%), la réhabilitation et la reconstruction des infrastructures (63%) et la revitalisation de l’économie locale (10%), le Pprd à travers le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud) a commencé à agir sur le terrain. Pour les trois premières années, il a dépensé 11 385 000 000F dont 8,9 milliards du gouvernement camerounais, 1,5 milliard du Japon, 700 millions du secteur privé, 500 millions de la Sabc et 275 millions de cet organisme des Nations Unies.
Le défi du financement dans l’équité
Les images projetées par la responsable locale de Pnud ont montré ces réalisations. Mais visiblement l’argent manque. Sur des besoins estimés à 154 milliards en 2022, seuls 11,385 milliards ont été mobilisés, 13,546 milliards sont annoncés et il reste à trouver 129 069 000 000F, soit 77,4% du volume projeté. En attendant cette manne, les acteurs se heurtent à la réalité d’un terrain très enclavé et encore en proie à l’insécurité, malgré les assurances des autorités administratives. Dans ce sillage, Motube Tamajong Obase, coordonnateur national du Pprd, a reconnu que malgré l’accalmie, 10% des zones concernées sont encore considérées comme des zones rouges selon le tableau sécuritaire. Lire la suite