Rien ne justifie le silence assourdissant de l’Etat du Cameroun depuis le déclenchement du scandale Glencore. Il est incompréhensible que le Cameroun ait refusé de se constituer partie civile à l’instar d’autres pays qui ont même obtenu des dommages et intérêts ! Les Camerounais ont pourtant le droit de savoir ce qui s’est passé sur la gestion de leurs ressources dont ils sont tout au moins théoriquement les copropriétaires et quels sont les dommages subis côté camerounais, en vertu de la loi de 2018portant code de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques. J’apporte tout mon soutien au Bâtonnier Akere Muna qui a toujours été parmi les pionniers de la lutte contre la corruption et les détournements de deniers publics dans notre pays. C’est un homme qui a le courage de ses convictions. Il est dans son rôle, en tant que citoyen et acteur de la société civile de sensibiliser le peuple sur ce scandale monstrueux qui met à nu la mafia érigée en méthode de gouvernement dans la gestion de nos ressources pétrolières. Par sa décision de traduire Glencore et ses complices devant les tribunaux du Cameroun, il met à nu le refus de nos dirigeants de défendre les droits de l’État du Cameroun, le plus curieux étant que Glencore a plaidé coupable devant les tribunaux d’autres pays ayant subi de lourds préjudices et ces pays ont pu obtenir réparation. La justice camerounaise aurait dû se saisir d’office dès le déclenchement de l’affaire notamment après les aveux des dirigeants de cette multinationale qui ont nommément cité le Cameroun comme un des pays victimes de leurs pratiques nauséeuses. Espérons qu’avec sa saisine par le Bâtonnier Akere Muna, elle se mettra en mouvement afin que triomphe la vérité sur cette affaire qui met en évidence l’incurie et l’opacité inadmissibles dans la gestion de nos ressources minières. La justice camerounaise joue sa crédibilité dans cette affaire. Cette justice doit être rendue au nom du peuple comme le stipule la Constitution. Tout faux-fuyant au sujet de cette affaire discréditera à jamais les magistrats des juridictions saisies.