« Ekambi Brillant m’a offert un trésor », Cella Stella

La chanteuse béninoise a partagé la vie du génie de la composition musicale qui a également été son mentor. Un entretien exclusif.
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Comment expliquer qu’une Béninoise chante aussi juste en Douala ?

Tout simplement parce ce que j’ai fait mon entrée dans la musique avec de grands artistes camerounais. Il faut préciser que c’est Eboa Lottin qui me fait chanter la première fois en langue Douala. Nous nous sommes rencontrés à Cotonou lorsqu’il était venu enregistrer son disque à la Société africaine de techniques electroniques (SATEL). C’était l’un des meilleurs studios d’enregistrement d’Afrique à l’époque. Au départ, je devais juste faire ses chœurs. En studio, il m’a dit que ma voix lui plaisait et qu’il serait enchanté que nous chantions un duo. En 1976, Eboa Lottin sort un 45 Tours de notre « fameux » duo, avec les titres « Ekôn (Zua) et « Ja’lé ». Le premier est exécuté en Lingala et en Douala et le second, entièrement en Douala.

Toutefois, Eboa Lottin a refait la chanson Ja’lé. Malheureusement, c’est cette version qui est la plus connue du public. La chanson Ja’Lé parlait de quoi ?

Eboa Lottin m’avait écrit les paroles de cette chanson sans toutefois m’expliquer ce qu’elles veulent dire. Ce n’est qu’après l’enregistrement qu’il me fait savoir qu’il s’agit d’un dialogue mieux, des déclarations d’un couple d’amoureux dont nous jouions le rôle. En substance, il me disait « Stella viens je t’aime et je lui réponds : par son petit nom : Manu je t’aime comme du miel ». J’avais été surprise et interloquée par la réaction des gens qui pensaient qu’Eboa et moi étions en couple. Et lui, blagueur qu’il était me disait : « Akaah Stella laisses parler les gens ».

Vous avez également chanté avec Ekambi Brillant ?

Ma rencontre avec Ekambi Brillant a été facilitée en 1975 par Diogo Thimothée, Dagoti, un ainé dans le Showbiz. Il avait invité Brillant à Cotonou à un spectacle où il me produisait. A la fin du show, Brillant voulu me rencontrer. Il me confia qu’il était émerveillé par ma voix et ma présence sur scène. Par la suite, il se proposa de me trouver un producteur. Une opportunité en or pour la jeune chanteuse que j’étais. Je devais au préalable lui fournir une cassette avec quelques chansons. Aussi, je lui avais transmis une maquette contenant deux chansons interprétées en ma langue, « Mari Officiel et Sokem ». Chemin faisant, En 1976 Brillant me fait venir en France et me présente à Slim Pezin son producteur du moment. Voilà comment je me retrouve à travailler avec de grands guitaristes qui accompagnent des stars comme Claude François et Jean Dikoto Mandengue. En 1978, Slim, à travers son Label BBZ produit « Tonye. O », mon premier 45 T. Le vinyle avait la chanson éponyme exécutée en ma langue maternelle et « Bema Besse » en Douala écrite par Brillant. A l’instar de « Bema Besse », Mota Mwenya vous a surtout écrit des chansons d’amour ! C’est vrai que nous avons souvent chanté l’amour. Des déclarations de flamme aux complaintes. Oui on peut le dire. Pour revenir à la chanson Bema Besse que vous avez évoquée, c’est effectivement un hymne à l’amour. Elle dit : « Tout passe, mais mon amour pour toi demeure.

Je t’aime. Qu’il pleuve ou qu’il neige, qu’il fasse jour ou nuit, loin du corps, proche du cœur, je ne pense qu’à toi ». M. Ekambi deviendra-t-il par la suite votre producteur ? Dois-je encore préciser que ma rencontre avec Brillant a été bénéfique pour ma carrière artistique. Il écrivait mes chansons, les arrangeait et jouait lui-même à la guitare. Sous le Label Jengou Records, il a produit presque tous mes succès avec un plateau d’artistes de renom. Par exemple, dans le 45 T Sister sortie en 1983, il avait invité Toto Guillaume à la guitare acoustique, Alhaji Toure à la Basse, Esso Essomba aux percussions, Ben’s Belinga au saxophone… Des moments inoubliables. J’en profite également pour dire merci à ces artistes. Pour me promouvoir, Brillant n’avait pas hésité à me présenter à d’autres Labels. En 1983, Lanceleaux-Foty produit le 33 Tours où figurent les chansons « Mumi We Njo  » et « Na Sambo ». Brillant deviendra plus tard votre compagnon ! Les femmes aimaient beaucoup Brillant et le courtisaient. En tant que sa collaboratrice, cette situation ne me gênait pas. Et surtout qu’avec moi, il est resté très professionnel jusqu’à ce qu’il me déclare sa flamme. D’ailleurs, je me souviens que je m’amusais à lui faire le casting de ses conquêtes. Et puis un jour, il m’a dit, écoutes tu as tout pour toi, tu es belle, talentueuse, bref tu me plais. Mettons-nous ensemble. Voilà comment naît ma relation avec celui que nous appelons affectueusement Béba et donc je pleure le départ aujourd’hui. Celui d’un ami, d’un collègue de quelqu’un que j’ai aimé et qui m’a laissée un trésor : notre fils né Lire la suite.

Cathy Yogo

Author: Cathy Yogo

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