Festival

Des jeunes au rythme du Nzet Nekang à Bameka

 Ils ont pris part à cette parade lors de la clôture de la 5ème édition du festival des arts et culture de ce groupement de l’arrondissement de Bamendjou dans les Hauts-Plateaux, à l’Ouest Cameroun le samedi 15 avril dernier.
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Le jeune Tchinda Takoukam participe à l’exhibition du Nzet Nekang du peuple Bameka à l’esplanade de la chefferie supérieure de ce groupement de 2ème degré du département des Hauts-Plateaux. Deux tiges d’arbre de la paix dans ses deux mains, il exécute des pas de danse au rythme des instruments de musiques patrimoines et des chants. Le corps couvert de blanc, dans le rang, il fait le tour de l’esplanade de la chefferie, occupée depuis le début de la matinée par les populations, les autorités administratives avec en tête le secrétaire général des services du gouverneur (représentant le gouverneur), les élus locaux, parlementaires, les chefs traditionnels venus de tout bord, les festivaliers et touristes. Pieds nus avec un vêtement qui couvre les parties intimes, il vient ainsi d’achever ses deux années d’initiation au Nekang. Un rite initiatique qui marque le passage de l’adolescent à un homme dans le groupement Bameka. Selon les déclarations des initiateurs au Nekang, le jeune de sexe masculin qui s’abstient à se faire initier est simplement considéré comme une femme. De ce fait, il n’a pas droit à certaines bénédictions mais il reste exposé à certains dangers. Âgé de 12ans, il vient ainsi de respecter les exigences de cette initiation destinée aux garçons à partir de 10ans.

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Prince à la chefferie Bameka, il pense qu’il doit être un bon exemple pour la communauté en contribuant à la sauvegarde et à la promotion de la culture. « J’ai été très heureux de prester devant plus de 5.000 personnes à l’esplanade de la chefferie. Le Nzet Nekang était bien. Je suis désormais un homme. J’ai été initié pendant deux ans avant cette sortie. Nous devons être des modèles pour les jeunes de notre groupement. Nous devons comme notre roi faire connaître notre culture. Et surtout la valoriser », s’est-il engagé. Comme Tchinda Takoukam, des centaines de jeunes initiés ont également pris part à l’exhibition du Nzet Nekang. Une exhibition appréciée par les festivaliers à travers des cris et des youyous. « Cette danse se fait les pieds nus. Pendant que nous dansons, nous devons éviter de toucher les gens avec l’arbre de la paix que nous avons dans nos mains », a précisé le jeune initié. « Nous venons de participer à la danse Nzet Nekang avec les jeunes initiés à l’esplanade de la chefferie. Nos ancêtres ont créé cette danse initiatique qui marque le passage de l’enfance à un homme. Nous ne voyons pas ceux qui jouent aux instruments. Ils sont dans un enclos bien fermés. Nous voyons seulement ceux qui dansent », a déclaré Elvis Tayo, dit Ndi Mouafo, initiateur au Nekang.

Selon les affirmations des initiateurs au Nekang, cette danse se fait chaque deux ans. Elle marque la fin d’une série de l’initiation. Elle est réservée aux jeunes de sexe masculin âgé de 10ans au moins. « L’initiation des enfants vise à chasser les mauvais esprits autour d’eux. C’est pour ouvrir des chemins positifs à l’enfant. L’initiation au Nekang vise à empêcher tout ce qui peut nuire à l’avenir de l’enfant », a précisé sa majesté Jean Raymond Takoukam, chef supérieur Bameka. En clôturant les activités de l’édition 2023 sous le thème, « festival des arts et culture du peuple Bameka : catalyseur de développement et rayonnement du groupement Bameka », les festivaliers ont visité le riche patrimoine socioculturel d’un peuple. Après avoir reçu le bâton de commandement des mains des dignitaires et la bénédiction des populations présentes avec des grains de jujube, (symbole de purification, de justice et de paix en pays Bamiléké), versés sur les festivaliers par le monarque de ce groupement de l’arrondissement de Bamendjou, il va demander « aux Bameka d’être les leaders. Surtout d’être à côté de la marmite. Ils doivent attraper les meilleurs gibiers et les ramener dans le village pour que nous puissions développer notre groupement. Ainsi, nous pourrons contribuer à l’épanouissement des Bameka ».  

Aurélien Kanouo


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