Yaoundé ploie sous le poids des ordures

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Image d’illustration

 

Un tas d’ordures qui dégage une odeur nauséabonde invite tous les passants à se pincer le nez au lieudit Carrefour Omnisport ce mercredi 19 juillet 2023.  Sur le sol, une eau noirâtre ruisselle sur la route. Des mouches et  moustiques  s’alimentent. Tout près, deux jeunes se livrent à l’activité de ferraille. Ils ne portent pas de cache-nez. Un cliché qui n’étonne plus les usagers.  Il  n’y a pas de bac à ordures à cet endroit.  Les mains chargées de sacs poubelle, deux garçons se ramènent et déversent leurs contenus à même le sol. L’air serein, Ousmane tient son comptoir de viande dans cet environnement insalubre. Les clients se bousculent pourtant dans cet espace de vente.

Depuis quelques semaines, le quartier Omnisports est dévasté par l’insalubrité. Dépôts d’ordures, odeurs nauséabondes des poubelles éveillent le sens des passants et commerçants de la place. Néanmoins, cette poubelle ne semble pas affectée les vendeurs. C’est le cas de Michelle,  vendeuse d’avocats qui confie : « Moi je suis déjà habituée. Chaque jour on parle mais les gens viennent toujours jeter les ordures là. Hysacam aussi ne passe plus par là depuis un certain temps. A cause de cette situation, ma clientèle a baissé. Ceux qui achètent sont pressés de s’en aller. Malheureusement, je n’ai pas d’autre endroit où aller ». Awa vendeuse de prunes, renchérit : « Personnellement, je suis ici depuis, quand les gens viennent déverser leurs ordures, ça ne suscite plus trop d’énervement en moi. Je n’ai plus le choix, je fais avec ».

Odeurs pestilentielles

Les passants pressent le pas pour éviter d’absorber ces odeurs. Junior, un  passant affirme : « Les habitants devraient être plus responsables, ce n’est pas évident de passer par là chaque jour mais c’est ma routine. Je stoppe le taxi là et quand je pense que je dois me placer à cet endroit ça me dérange ».

De l’autre côté de la route, certains commerçants prennent toujours le soin de faire la propreté devant leur comptoir. « Je fais un peu de ménage chaque matin en arrivant et ça permet à mes clients de toujours me faire la recette sans avoir un regard dans les ordures autour moi », relate Louisa, une commerçante.

Plus bas, au niveau de la Tradex Omnisports, des débris d’ordures ménagères sont visibles devant des habitations. Au quartier Bonas,  se trouve une poubelle immense débordant la route. Les taximen, moto taximen et voitures personnelles sont tous obligés de faire demi-tour  après un embouteillage prolongé. « C’est très mauvais, ça nous étouffe tous les jours, chaque matin la poubelle ne fait qu’augmenter et arrive devant mon comptoir, je suis fatigué », révèle George Fobasso cordonnier de la place. « Il ne manque que ça !!!!», s’exclame un passant après avoir vu comment certains individus vident leurs ordures. Une situation embarrassante pour les populations. Le décor est pratiquement le même dans la plupart des quartiers de la capitale politique. Les ordures ménagères jonchent les rues sous le regard impuissant les populations.

La faute aux prestataires

Face à ce phénomène, un responsable de la société d’Hygiène et de salubrité du Cameroun (Hysacam) contacté, apporte des éléments d’explication. «  Actuellement, le personnel a 3 mois d’arriérés de salaire. L’entreprise a des dettes auprès des prestataires. Leurs factures ne sont pas payées notamment par le ministère des Finances et par les collectivités territoriales décentralisées. Le personnel n’est pas payé, les camions n’ont pas de carburant pour collecter les ordures ni de pièces de rechange. Sur 200 camions à  Yaoundé, il y a à peine une quarantaine qui est opérationnelle », confie-t-il. Il poursuit : « Le personnel est actuellement en réunion avec les administrations, les mairies tout en espérant que la solution à ce problème sera trouvée. »

 

Tatiana Yondou et Emilienne Thalie Beyala (stagiaires)

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