Enseignement supérieur

Les sélections en cycle de doctorat suspendues

Le gouvernement justifie cette décision par la mauvaise soutenabilité financière du coût de formation dans ce cycle d’études.
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Une lettre quasi-identique du chancelier des ordres académiques, Jacques Fame Ndongo, adressée aux recteurs des universités d’Etat qui forment au doctorat/Ph.D, le 17 juillet 2023, leur ordonne de suspendre les sélections pour le cycle de doctorat pour l’année académique 2023/2024 et ce, « jusqu’à nouvel ordre ». Le ministre d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur dit répercuter ainsi des instructions du Premier ministre, qui entend désormais bannir le phénomène du préfinancement des soutenances par les étudiants dans les Universités d’Etat. Par ailleurs, le sort de ceux qui sont actuellement inscrits et dont certains attendent de soutenir, est suspendu à l’examen d’un rapport à lui soumettre par chaque institution, dans un délai d’un mois.

Jacques Fame Ndongo attend que chaque recteur lui présente la capacité d’encadrement en cycle doctoral de son institution, le coût de la tenue des jurys de soutenance de thèse ; les informations relatives à la prise en charge des dépenses liées à l’encadrement et la tenue des jurys sur les trois dernières années, en précisant les dettes éventuelles ; les pièces justificatives des prises en charge du paiement effectif des prestations d’encadrement et de soutenance des thèses pour la même période pour l’ensemble des établissements et écoles doctorales relevant de leur institution ; et surtout justifier de l’existence des lignes budgétaires dédiées à la prise en charge desdites activités. « La soutenabilité financière des activités de formation relevant de la capacité d’encadrement et de l’exigence de qualité de la gouvernance académique, la production du rapport analytique sollicité est un prérequis à la reprise des sélections en thèse de doctorat/Ph.D », conclut le Minesup.

Double emploi

Le phénomène du préfinancement des soutenances par les candidats a fait grand bruit il y a peu. Alors que des enseignants de rang magistral, qui en bénéficient, témoignaient (juraient même) de l’inexistence du phénomène, des étudiants avançaient des montants standardisés et dissertaient sur le mode opératoire, selon les universités concernées. Les explications officielles ont peu convaincu, les plus avertis affirmant qu’en cas de préfinancement, même transparent, les étudiants concernés ne sont jamais mis au courant du déblocage final des fonds et donc, leur argent disparaît dans des circuits maffieux, sinon au moins informels. Autrement, dans le système actuel, les étudiants payaient pour anticiper la soutenance et les universités repayaient après. On ne parle pas du destin professionnel de ces chanceux. Reste que dans un pays où l’emploi manque et où de nombreux étudiants trompent le chômage en faisant la recherche, la suspension même pour une seule année académique, du recrutement des thésards suscite le mécontentement. « A cause de la sécheresse des caisses, le Cameroun renoue avec le sous-développement intellectuel. Apparemment c’est du jamais vu. Consultez la littérature pour savoir si une telle décision a déjà été prise quelque part au monde, j’allais dire dans cette planète », s’extasie un postulant. « Désormais, les plus diplômés de la génération à venir seront les titulaires de Master II », complète son compère.

Franklin Kamtche


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