Mardi 15 juillet 2023, à 9h, toutes les places Vip de la journée, à l’agence General Express voyages, la plus en vue sur la desserte de Bafoussam, en direction de Yaoundé ou Douala, étaient réservées. Rendez-vous était donné aux voyageurs le lendemain, mercredi, à 9h. Dehors, pour l’option classique, des centaines de passagers font des rangs de plus de 100m. Pour acheter les tickets, sans la certitude de voyager. 26 bus, numérotés de A à Z, mais encore invisibles, sont déjà pleins. Soit environ 1800 personnes. Le personnel semble épuisé, certains ont travaillé toute la nuit, dans un contexte inhabituel de sur-sollicitation où il fallait faire roter les bus. Les tarifs sont stables, les mêmes pratiqués auparavant. Par contre, à l’agence Global voyages, l’autre mastodonte du transport public, les coûts ont grimpé ; curieusement les rangs sont également longs. A 10h, un bus charge. « Ce sont des passagers qui ont acheté leurs tickets la veille et qui n’ont pas pu voyager, faute de car », informe-t-on.
Découragés, quelques voyageurs potentiels revendent leurs billets à des optimistes et retournent chez eux. C’est le cas de David Tambou, venu de Mbouda. « Je suis venu à Bafoussam parce qu’il n’y avait pas de véhicule dans les agences de Mbouda. Je me rends compte que je me suis trompé. C’est ingérable », se désole-t-il. Comme lui, des dizaines de voyageurs ont désisté, au mépris de leurs engagements professionnels, pour attendre que la route se décante. Dans les autres agences de Ndiangdam, le tarif affiché du transport de Bafoussam à Douala (240km) ou Yaoundé (265km) était d’au moins 7000F. Habituellement, 4000F suffisent. En fait, le volume des voyageurs a dépassé les capacités d’embarquement des transporteurs, qui se sont lancés dans la surenchère.
Racolage
Fatigués d’attendre les bus d’agences qui ne viennent pas ou par la longueur des rangs, certains ont opté pour le transport clandestin. De nombreux carrefours se sont transformés en gare routière de fait, notamment pour ceux qui n’ont pas de bagage. A 11h, au carrefour Bamougoum, pour la direction de Douala, au moins une centaine de voyageurs était tassée au bord de la route, les sacs pour la plupart en bandoulière malgré la présence d’une patrouille mixte qui y procède à un ennuyeux contrôle fixe, et qui fait parfois semblant de lutter contre le racolage. Tout y est passé : véhicules personnels, camions de livraison, autobus en provenance du Nord-Ouest… Des gens ont payé 5000F pour rester sur les escaliers du bus !
Le premier week-end des réunions familiales à l’Ouest (12 – 13 août 2023) a débouché cette année sur deux jours fériés, en raison de la célébration de la fête religieuse de l’assomption. De mauvais calculs sur la décongestion des routes ont poussé certains à se retrouver dans les embouteillages. Sur les routes, la circulation a presque explosé, parce que ce week-end constitue le moment de rattrapage pour plusieurs familles. Qui étaient également sur le chemin aller. Une situation qui va rattraper la rentrée scolaire, prévue dans deux semaines.