Yaoundé : 12 Tchadiens maintenus en prison

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Ils ont été acquittés depuis février 2024 des faits de port et détention des armes à feu, de conspiration d’assassinat et d’hostilité contre la patrie. Ils sont emprisonnés depuis six ans dans le cadre d’une affaire liée à une tentative de coup d’Etat en Guinée Equatoriale.

 

Me Emmanuel Simh, avocat au barreau du Cameroun ne sait plus le mot utiliser pour qualifier le sort des 12 clients de nationalité tchadienne détenus à la prison centrale de Yaoundé depuis leur arrestation en décembre 2017 et janvier 2018. Ces citoyens restent maintenus à la prison centrale de Yaoundé alors que depuis deux mois, une décision de la Cour d’appel du Centre les a acquittés des faits de port et détention des armes illégaux, de conspiration d’assassinat, d’hostilité contre la patrie, de port illégal d’armes à feu.

Entre détention arbitraire, prise d’otage des citoyens par le tribunal militaire, détention illégale ou enlèvement, Me Emmanuel Simh ne cache pas son exaspération de voir la justice détenir les citoyens sans que cette détention ne soit conforme aux lois en vigueur au Cameroun. Les faits ayant conduit à l’interpellation de ces jeunes gens remontent en janvier 2018. Une procédure est initiée par la police judiciaire contre un ensemble de personnes issues des nationalités tchadiennes, équato-guinéenne, camerounaise. Selon Me Emmanuel Simh, ces personnes avaient été interpellées pour tentative de coup d’Etat contre l’actuel président de la République de Guinée Equatoriale. Ces personnes interpellées avaient été auditionnées par la police judiciaire dans le cadre d’une enquête préliminaire et plus de 30 parmi les suspects ont été mis à la disposition du tribunal militaire pour jugement. Le 14 mars 2022, le tribunal militaire de Yaoundé a prononcé les peines de 35 ans de prison pour certaines personnes et 30 ans pour d’autres.

Parmi les 19 personnes condamnées, 12 sont de nationalité tchadienne. Après la décision du tribunal militaire, les avocats ont interjeté appel. Le 15 février 2024, les 19 personnes ont été acquittées des faits de port et détention des armes illégaux, de conspiration d’assassinat, d’hostilité contre la patrie, de port illégal d’armes à feu. En rendant sa décision, la Cour d’Appel du Centre avait condamné les 12 Tchadiens à deux ans d’emprisonnement ferme pour immigration clandestine. : « Etant donné que ces 12 Tchadiens ont déjà passé six ans en prison, ils devraient être remis en liberté depuis la décision rendue par la Cour d’Appel du Centre. Leur détention n’est plus justifiée et c’est déplorable de voir les citoyens étrangers vivre dans une prison sans bénéficier d’une assistance de leurs proches », déclare Me Emmanuel Simh. L’avocat des 12 Tchadiens dit avoir rencontré les responsables du tribunal militaire pour obtenir la libération de ses clients conformément à la décision rendue en février par la Cour d’Appel. « Les autorités militaires m’ont dit qu’elles attendent l’ordre venant de leur hiérarchie qui est le ministre de la Défense. Mais entretemps, les pères de famille vivent en prison dans les conditions inhumaines. Nous souhaitons que nos autorités aient l’habitude de respecter les décisions de justice rendues au nom du peuple. Il n’est pas normal qu’une décision de justice soit rendue et qu’elle ne soit pas immédiatement appliquée », ajoute l’avocat.

Le 13 mars 2024, les 12 ressortissants tchadiens détenus à la prison centrale ont adressé une correspondance au Commissaire du gouvernement près la Cour d’Appel du Centre. Dans cette correspondance, ils sollicitent que la décision rendue par la Cour d’Appel soit transmise au Greffe de la prison centrale pour déclencher le mécanisme devant aboutir à leur libération. Jusqu’à ce jour, aucune réponse à cette lettre n’a été apportée. Des sources font état de ce que les détenus tchadiens ont saisi leurs autorités afin qu’elles interviennent auprès des autorités camerounaises. En attendant une quelconque intervention, ces ressortissants de la Communauté des Etats de l’Afrique centrale vivent toujours dans la solitude à la prison centrale de Yaoundé.

Prince Nguimbous

Author: Prince Nguimbous

Prince Nguimbous est journaliste au Quotidien Le Jour depuis plusieurs années. Un journal où il a eu la chance de côtoyer les grandes plumes comme Xavier Luc Deuchoua, Stéphane Tchakam, Jacques Bessala Manga etc. Il est passionné des sujets liés aux droits de l’homme. Sa vision du journalisme est surtout de dénoncer les injustices sociales afin de promouvoir un changement de comportement dans l’ensemble de la société.

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Prince Nguimbous est journaliste au Quotidien Le Jour depuis plusieurs années. Un journal où il a eu la chance de côtoyer les grandes plumes comme Xavier Luc Deuchoua, Stéphane Tchakam, Jacques Bessala Manga etc. Il est passionné des sujets liés aux droits de l’homme. Sa vision du journalisme est surtout de dénoncer les injustices sociales afin de promouvoir un changement de comportement dans l’ensemble de la société.


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    Prince Nguimbous est journaliste au Quotidien Le Jour depuis plusieurs années. Un journal où il a eu la chance de côtoyer les grandes plumes comme Xavier Luc Deuchoua, Stéphane Tchakam, Jacques Bessala Manga etc. Il est passionné des sujets liés aux droits de l’homme. Sa vision du journalisme est surtout de dénoncer les injustices sociales afin de promouvoir un changement de comportement dans l’ensemble de la société.