Sénatoriales Ouest. Le Rdpc célèbre la victoire dans la Mifi

Rassemblés au quartier général à Bafoussam après le dépouillement, militants, députés, maires et cadres politiques du Rassemblement démocratique du peuple camerounais savourent déjà la conservation des sièges au Sénat en attendant la proclamation officielle des résultats.
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Les premières tendances affichent le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) victorieux des élections sénatoriales d’hier dimanche 12 mars dans la région de l’Ouest. Selon les premiers éléments sortant des centres de vote dans les huit départements de cette circonscription électorale, le parti au pouvoir conserve les sept sièges au Sénat et autant de suppléants. En cas de victoire confirmée par le Conseil constitutionnel après des éventuels contentieux post-électoraux, le Rpdc rempile ainsi dans la région de l’Ouest comme en 2018.

Au regard des calculs faits dès la publication avec trois partis politiques en lice dans la régio de l’Ouest, pas de grande surprise à la suite du dépouillement dans les bureaux de vote des départements. Le Rdpc avec la majorité des conseillers municipaux et régionaux et surtout des représentants du commandement traditionnel, du commandement territorial au Conseil régional de l’Ouest, ce parti avait déjà de l’avance sur l’Union démocratique du Cameroun (Udc) et l’Union des mouvements socialistes (Ums). Dans la Mifi, les grands électeurs, conseillers municipaux de la mairie de Bafoussam 1er, tous du Sdf et pas dans la course, ont accordé leurs voix au parti au pouvoir. Dans le centre de vote du lycée bilingue de Bafoussam, l’Ums a pu récolter une voix dans le bureau A. Idem dans le bureau de vote B, cette fois en faveur de l’Udc, et 133 voix pour le Rdpc dans ce centre de vote, soit 67 dans le bureau A, 66 voix dans le bureau B. Un dépouillement suivi de bout en bout par le gouverneur et son état-major.

Selon les premières tendances, le Rdpc s’en sort avec 117 voix, contre 53 voix pour l’Ums, une voix pour l’Udc et 07 bulletins nuls dans le HautNkam à Bafang. Le Koung-Khi et les Hauts-Plateaux ont accordé un vote à 100% au Rdpc. Dans le département des Bamboutos, une voix a été accordée à l’Udc et 140 au Rdpc. Dans la Menoua, la liste Rdpc conduite par le sénateur Sylvestre Ngouchinghe a eu 204 voix et une voix à l’Udc. Dans le Noun avec la majorité des conseillers dans les conseils municipaux et l’ensemble des délégués de ce département au Conseil régional, l’Udc a démontré sa suprématie innée sur ses adversaires en course dans la région de l’Ouest pour ces élections sénatoriales. Ainsi, 199 voix ont été accordées à l’Udc, 76 au Rdpc, zéro à l’Ums et 3 bulletins nuls. Le dépouillement dans le Ndé afdiche 98,15% au Rdpc, une voix à l’Ums et un bulletin nul. Avec ce résultat, la plateforme de l’opposition n’a pas influencé les choix des grands électeurs contre le Rdpc avec sa majorité obèse à la dernière mandature. Dans la Mifi, les membres de la commission départementale de campagne pour le Rdpc conduite par le Pr Pascal Nguihe Kante, président de ladite commission, les militants, députés, maires, responsables politiques, chefs traditionnels ont pris d’assaut la permanence de la maison de parti pour célébrer la victoire.

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Avec la présence effective du candidat tête de liste du Rdpc, Augustine Awa Fonka, gouverneur de l’Ouest accompagné de ses collaborateurs a rejoint les premiers invités déjà dans une ambiance festive bien arrosée. Rdpc. « Nous avons la garantie de 266 voix soit 36%des électeurs ». Il restait à savoir, si les autres partis comptaient bousculer cet ordre des choses. Est-ce que le trublion, de la politique, le 1er vice-président du Front pour le salut national du Cameroun (Fscnc), Oussoumane Haman Saly (Yerima Dewa), allait une fois encore semer la révolte chez quelques conseillers municipaux adversaires et contester l’hégémonie du Rdpc ? « Non, ce n’est pas possible de battre un adversaire qui a 500 conseillers municipaux quand soit même on en a que 130. Il n’y a pas de suspens », a-t-il dit. Mais, pourquoi cette résignation.

Une source très introduite auprès du directoire de ce parti nous a confié discrètement : « les enjeux sont ailleurs. D’abord le président du parti qui est ministre, ne veut surtout pas fâcher le président du Rdpc, dont il se réclame l’inconditionnel allié. De plus, nous savons que nous pouvons espérer comme la mandature passée qu’un sénateur de notre parti soit nommé. Donc, il suffit de participer au scrutin paisiblement pour consolider notre alliance, marquer notre fidélité, conserver éventuellement notre présence au gouvernement et probablement avoir toujours un sénateur ».

Du côté de l’Undp, Saidou Maidadi, le secrétaire national à la communication et à la formation, présent dans la cour où il était venu s’acquitter à son devoir de grand électeur, a un autre discours. « J’ai fait le tour des quatre régions où le parti a présenté une liste (Est, Adamaoua, Nord, Extrême-Nord). Je voulais m’assurer que la Crtv, respectait la tranche d’antenne accordée aux partis. Ce n’était pas le cas, on l’a rétabli. Nous avons fait des candidatures d’avenir, c’est pour cela que, deux de nos listes sont dirigées par des jeunes (43 ans) et les deux autres par des femmes. 95 % de nos candidats ont moins de 50 ans. Le Sénat est là pour apporter des correctifs à l’assemblée nationale, c’est pour cela que nous sensibilisons les grands électeurs qu’il n’est pas de l’intérêt de notre pays, d’avoir la même majorité pour les deux chambres. C’est pour cela que nous voulons construire une autre majorité. On a demandé que les grands électeurs votent pour le Sdf au Nord-ouest et au Sud-ouest, pour l’Udc à l’Ouest, le Pcrn au Littoral, pour le Fdc au centre et pour l’Undp partout où il s’est présenté. Si on a des majorités différentes, quelque chose, ça forcément se passer », a-t-il déclaré. Au Rdpc, grand favori de cette élection dans la Région, rien n’a été tranquille.

Gabriel Mbairobe et Abdoulaye Aboubakary, ont marqué leur toute puissance. Ils ont fait le ménage à leur façon dans les listes de candidats. Le second, lamido de Rey et 1er vice-président du Sénat, a choisi des jeunes fidèles à lui pour les faire investir. « Il a balayé la vieille garde politique adoubée par son père pour mettre de plus jeunes qui lui sont avant tout fidèles », regrette un militant du Rdpc. A Garoua aussi, il y’a eu un séisme. Le tandem cité plus haut a fait sa préférence à des jeunes. Ça a grogné, menacé de se fâcher, de voter à l’envers de choisir des opposants. « On a simplement nommé les maires à la tête des commissions et ceux qui n’étaient pas contents des investitures, on leur a passé le mot. Nous vous avons mis à cette place, nous sommes capables de vous démettre ». Des mécontents qui voulaient passer outre le tandem en allant déposer directement leur candidature au comité central, ont été vertement renvoyés dans les commissions régionales.

Aurélien Kanouo


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