La Journée mondiale consacrée à cette maladie a mis en évidence cette situation alarmante, notamment les chiffres préoccupants des consultations, hospitalisations et décès.
Malgré la distribution des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA) et l’administration du vaccin contre le paludisme aux enfants ciblés dans les 42 districts de santé éligibles cette année, ainsi que d’autres stratégies de lutte contre cette maladie au Cameroun, le pays demeure l’un des 11 les plus touchés, se classant à la 9e place. Lors de la récente célébration de la Journée mondiale du paludisme le 25 avril dernier, cette situation préoccupante a été mise en avant. Selon l’Enquête sur les indicateurs de paludisme (EIPC) réalisée en 2022 par l’Institut National de la Statistique (INS), le taux de prévalence parasitaire chez les enfants âgés de 6 à 59 mois est de 26%.
Parallèlement, les données rapportées par les formations sanitaires via la plateforme DHIS2 du ministère de la Santé publique en 2023 indiquent que le paludisme a représenté 28% des motifs de consultations, avec 10 617 542 personnes ayant été reçues en consultations dans les établissements de santé, dont 2 977 754 cas de paludisme confirmés. De plus, il y a eu 47,9% d’hospitalisations dans les formations sanitaires liées au paludisme, 2,9 millions de cas de paludisme diagnostiqués, 202 496 cas de paludisme confirmés chez les femmes enceintes et 20 décès. Le Dr Jean Fosso souligne que malgré les efforts déployés par le gouvernement et ses partenaires, le paludisme demeure un problème de santé publique majeur au Cameroun.
Après une tendance à la hausse du taux d’incidence entre 2016 et 2020, on observe une baisse depuis 2019. En 2023, avec 2 977 754 cas de paludisme confirmés pour une population exposée au risque de paludisme de 28 047 786, l’incidence du paludisme est de 106 cas confirmés pour 1 000 habitants. Sur la période 2019- 2023, le taux de mortalité liée au paludisme pour 100 000 habitants exposés au paludisme a diminué de 64%, passant de 17,7 à 6,3. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), en 2022, on estime à 249 millions le nombre de nouveaux cas et à 608 000 le nombre de décès dus au paludisme dans 85 pays et territoires touchés par cette maladie. Plus de trois quarts des décès surviennent en Afrique. L’Afrique représente à elle seule 94% des cas de paludisme et 95% des décès en 2022, toujours selon l’OMS.
L’évolution du taux de paludisme depuis 2015 peut s’expliquer par la résistance à certains antipaludiques, le recours tardif aux soins et l’amélioration de la qualité des données. Cependant, l’état de l’environnement joue également un rôle important dans cette problématique.