Le lundi 9 octobre 2023, un éboulement survenu au quartier Mbankolo dans l’arrondissement de Yaoundé 2ème a fait selon les chiffres officiels 28 morts identifiés et une vingtaine de blessés. Les populations affectées par ce drame affirment qu’au moins dix corps n’ont pas été retrouvés par les équipes mobilisées après l’éboulement. Parmi les victimes, se trouvent au moins trois femmes enceintes et une dizaine d’enfants. Cet éboulement a été causé par la rupture d’un mur qui empêchait aux eaux du lac de se diriger vers les maisons d’habitation. Selon le constat des autorités, plus de trente domiciles ont été dévastés. Ces domiciles en majorité ont été construits sans plan d’urbanisation et sur une zone dangereuse. En dehors des sommations verbales servies aux populations, aucune mesure pour prévenir cette catastrophe n’a été prise. Selon le ministre de l’Administration territoriale, les populations victimes vivaient dans une zone dangereuse et avaient été sommées de déguerpir les lieux. Malgré les multiples sommations, les mesures n’ont pas été prises pour prévenir cette catastrophe qui a endeuillé plusieurs familles.
Depuis lundi dernier, plusieurs autres domiciles environnants ont été démolis. Les familles des victimes n’ont toujours pas été recasées pour bénéficier d’un logement décent. Ces populations restent malgré tout exposées aux intempéries. Il est évident que les maisons construites ne respectaient pas le plan d’urbanisation et se trouvaient dans une zone dangereuse comme l’a relevé l’Ordre national des architectes du Cameroun. Dans un communiqué signé le 19 octobre dernier, le Mindcaf a pris deux décisions à l’encontre de cinq agents publics de son ministère. La première décision porte suspension de Paul Biya Awono et d’Isaac Thierry Ebang, deux agents publics de toute activité professionnelle dans le traitement au sein ou à l’adresse de ce ministère. Ils sont reprochés d’être impliqués dans la délivrance frauduleuse des deux titres fonciers. Lesdits titres fonciers ayant causé la mort de plus de 28 Camerounais ont également été annulés.
Le 27 novembre 2022, un éboulement survenu au quartier Damase dans l’arrondissement de Yaoundé 3ème a fait 16 morts lors de la célébration des funérailles qui se déroulait dans un espace non recommandé pour abriter les domiciles. Ces multiples décès n’ont jamais permis aux autorités de prendre les mesures nécessaires pour empêcher la survenance d’autres catastrophes. Au quartier Damase, ou Nkolbisson et plusieurs autres coins de la capitale, les milliers de populations continuent à occuper les zones dangereuses. La Direction de la Protection civile logée au ministère de l’Administration territoriale est quasiment invisible dans les telles circonstances. De 2019 à 2023, plus de 120 Camerounais ont péri dans les éboulements au Cameroun. En 2019, l’on a enregistré 44 morts à Ngouache dans la région de l’Ouest et en juillet dernier, un immeuble qui s’est effondré dans la ville de Douala a fait de de 15 morts.