Mathias Ngamo Mouendé
La 5ème édition de cette activité prévue à Yaoundé et Douala vise entre autres à démystifier la maladie et inciter à un dépistage précoce.
3044 cas de cancer de sein ont été recensés au Cameroun d’après une étude menée pendant dix ans (2004-2013) sur cinq des dix régions, selon « The Pan African Medical Journal ». L’étude relève que 97,60% représente le pourcentage des femmes touchées annuellement et 2,40% le pourcentage des hommes atteints. D’après les chercheurs, 100% des femmes touchées souffrent de perte de confiance et de féminité, même après la maladie. L’agence de communication Focus qui cite cette étude s’est donnée à cœur de sensibiliser et informer sur la maladie, et de soutenir les patients. Un des objectifs est de parvenir à la démystification et au recul de cette maladie au Cameroun. Pour ce faire, l’agence Focus organise depuis octobre 2017, la Marche rose. Il s’agit d’un événement sportif qui mobilise autour de la maladie. Pour la 5ème édition, la marche rose s’étalera sur six kilomètres et se tiendra à Yaoundé le 14 octobre et à Douala le 21 octobre 2023.
D’après les organisateurs, les points de départ prévus à Yaoundé et Douala se trouvent respectivement à l’esplanade de l’hôtel de ville et à la poste de Bonanjo. Près de 700 participants sont attendus à chacune de ces mobilisations. Le programme de la marche prévoit en outre une chasse aux trésors, une danse sportive collective, un bar à fruit géant et des séances d’initiation à la pratique de l’auto palpation des seins. La somme de 10 000 F. Cfa est requise pour chaque participant à la marche. « Il s’agit d’un soutien aux malades pour leur permettre d’avoir un cousin cœur que l’on pose sous l’aisselle et qui soulage les douleurs post chirurgicales chez le patient. Cette somme permet aussi de confectionner des paniers roses qui renferment un ensemble de produits de beauté bio qui aident les patientes à combattre les produits chimiques de la chimiothérapie », explique Danielle-Marisa Sama, la promotrice de la marche rose. Elle soutient qu’il est question à travers cet évènement de redonner le sourire aux victimes et inciter au dépistage précoce.
L’année dernière, cent cousins cœur et cent paniers roses ont été distribués aux patients de l’hôpital général de Yaoundé. Dans le même temps, cinquante cousins cœur et cinquante paniers bio ont été partagés aux malades de l’hôpital de district de Bonassama à Douala. Un soutien psychologique est également mis en place pour aider les patientes à braver le regard de la société. « La maladie est quelque chose d’intime et de personnel. Il y a des malades qui ne veulent pas parler. Certains sont dans le déni, d’autres en colère. Ils souffrent aussi du regard de la société. Chez certains, c’est un sujet de moquerie dans leur entourage. D’où l’aspect psychologique pris en charge à l’édition dernière. Nous accompagnons aussi certains patientes financièrement », détaille Danielle-Marisa Sama qui a pour ambition d’étendre le concept de la Marche rose dans toutes les dix régions du Cameroun.
