Le Cameroun se qualifie pour le Qatar 2022 en battant l’Algérie à domicile 2-1. Quelle analyse faites-vous de ce match de nerfs?
C’est un match qui était interdit aux cardiaques. Il était hautement tactique. Et ce genre de match de barrages ne se joue pas, ça se gagne. Le Cameroun a choisi pour ce match retour d’abandonner le ballon à son adversaire pour mieux s’organiser dans une rigueur tactique qui a démontré que dans un 4-4-2, le Cameroun se comporte mieux sans ballon. C’est un match qui exigeait la rigueur tactique et c’est ce qui a sauvé le Cameroun. Il faut remarquer que les Algériens ont essayé mais n’avaient pas d’intervalles dans le dos. Il fallait donc miser sur les balles arrêtées mais aussi la fraîcheur mentale des joueurs. Les Lions Indomptables ont encaissé un but aux prolongations à moins deux minutes du coup de sifflet final et sont parvenus à marquer à quelques secondes des arrêts de jeu et se qualifier pour le mondial. Il y a pas beaucoup de mots à coller à ce genre d’action. Les dieux du foot ont simplement été avec l’équipe du Cameroun.
A quel niveau est-ce que le Cameroun a fait la différence dans ce match?
Le Cameroun a fait la différence au niveau mental et la discipline tactique. Parce que le staff technique a accompagné les Lions à chaque seconde pour refermer les lignes et bloquer les intervalles. C’est pour cette raison les Algériens ont eu des difficultés pour évoluer. Ils ont eu la faille sur un corner avec un léger laxisme de la défense camerounaise qui est restée en zone et a oublié de surveiller le buteur Algérien. Mais également parce qu’en ce moment sensible du match, on aurait dû placer deux joueurs sur les poteaux et éviter le but algérien. La qualification était là. Mais, elle aurait pu venir plus tôt. Dans l’ensemble, l’équipe des Lions Indomptables a fait preuve de beaucoup de valeurs. Elle a su bloquer les Algériens dans l’entre-jeu parce qu’elle a compris qu’il ne fallait pas prendre des risques sur le plan offensif.
Ce match n’a pas été facile pour le banc de touche du Cameroun. Comment vit-on cela en tant qu’entraîneur?
On vit ce genre de match comme il est dit vulgairement dans la philosophie de Corneille, “vivre ce jour comme le dernier” parce qu’on avait l’impression qu’après ce match on aurait plus de vie et du coup, il y a pleins de choses qui passent dans la tête. Mais de par la formation, on nous amène toujours à rester froid, avoir la maîtrise de soi et savoir que tout peut arriver. Au-delà de l’enjeu, il faut juste intérioriser que c’est un jeu même si les enjeux importent le plus. Ce n’est pas un match des entraîneurs immatures. Aujourd’hui avec le choc du sélectionneur de l’Algérie, on comprend que ce n’est pas facile de vivre ce genre d’émotion.
Author: Achille Chountsa
Passionné de sports et du travail bien fait
