
Serges Kengne 55 ans est très inquiet ces derniers jours. Ce malade souffrant de l’insuffisance rénale craint la complication de son mal dans les prochaines semaines si aucune solution n’est trouvée pour lui ainsi que plus de 140 personnes qui sont dans la même situation. Il est pris en charge depuis cinq ans au Centre hospitalier et universitaire de Yaoundé. Cette formation sanitaire située au quartier Melen abrite un centre de dialyse pour les personnes atteintes par l’insuffisance rénale. Ces personnes ne peuvent survivre que lorsqu‘elles subissent en moyenne trois séances de dialyse par semaine.
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Rencontré ce 11 juillet au service de dialyse du Centre hospitalier et universitaire de Yaoundé (Chu), ce malade affirme que ses séances ses dialyse sont perturbées depuis plus de trois semaines. Il justifie cette situation par les multiples pannes de générateurs, enregistrées ces derniers temps. Une situation qui ne garantit pas une prise en charge normale des malades atteints de l’insuffisance rénale : « Plus de dix générateurs sont en panne et cette situation touche gravement les malades que nous sommes. La semaine dernière j’ai eu droit uniquement à une seule séance de dialyse alors que je dois avoir trois séances par semaine. Je ne suis pas en bonne santé car j’ai des douleurs au niveau du ventre et des reins. Lorsque nous ne sommes pas normalement dialysés, les complications peuvent subvenir et la mort peut arriver à tout moment », déclare le malade. Les malades de dialyse disent avoir exprimé leurs doléances à la direction générale de l’hôpital qui annonce le retour à la normale dans les prochains jours. Depuis plusieurs années, les malades souffrant de l’insuffisance rénale sont confrontés à plusieurs difficultés au Centre hospitalier et universitaire de Yaoundé dans le cadre de leur prise en charge. En 2020, plusieurs manifestations ont été organisées devant cette formation sanitaire par les malades qui dénonçaient l’absence des kits de dialyse pour leur prise en charge et le manque des machines.
En janvier 2021, le ministre de la Santé publique Manaouda Malachie affirmait que les principaux problèmes qui altèrent la prise en charge efficace et efficiente des hémodialysés tournent autour de :l’insuffisance en qualité et en quantité des kits, la vétusté du matériel souvent due à la surutilisation des machines qui entraîne des pannes et arrêts intempestifs de celles-ci, l’insuffisance des ressources humaines (2 infirmiers pour 25machines), le mauvais fonctionnement de la salle d’eau, le manque d’une banque de sang au sein de l’hôpital, la cherté de la prise en charge malgré la subvention de l’État, et la non prise en compte du volet transplantation dans le traitement de l’insuffisance rénale chronique.
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Face à cette situation, le ministre de la Santé publique avait également annoncé, la mise à disposition de nouvelles machines (entre 40 et 60), la descente sur le terrain dès janvier 2021 d’une équipe de techniciens afin d’examiner la faisabilité de la construction d’un forage au sein de l’hôpital pour assurer le fonctionnement permanent de la salle d’eau, le renforcement d’ici la fin de la semaine du personnel de soins. Par ailleurs, le ministre de la Santé publique a rassuré ses interlocuteurs quant au travail et plaidoyer qui sont faits pour parvenir à la gratuité de la prise en charge du traitement, mais aussi à la création d’un compte d’affection spécial pour garantir la pérennisation du financement de la dialyse.