
La 47ème Assemblée plénière des Evêques du Cameroun s’est ouverte hier, 26 avril 2022, au siège de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (Cenc), à Mvolye, sous la houlette de Mgr Abraham Kome, le président. Ces travaux s’ouvrent dans un contexte marqué par l’inflation des produits de premières nécessités sur les marchés et la persistance des violences dans cette partie du pays.
On note également des perturbations dans l’approvisionnement des éléments de base dont le manque met la vie en danger. C’est le cas de l’eau potable. Les coupures intempestives de l’énergie électrique ne sont pas en reste. « Nous prions toutes les forces vives de notre pays, de ne pas sous-estimer le mécontentement de la grande majorité de nos compatriotes qui, de façon sourde ou active, exprime leur légitime soif de vivre. » Et d’ajouter : « Nous voulons inscrire notre profond regret suite à la rechute dans l’opprobre de la violence de certains camerounais, notamment envers les femmes. Ces comportements barbares doivent être tenus pour inacceptables, et réprimandés de la façon la plus ferme, surtout quand ils aboutissent à la mort des victimes, comme c’était le cas le 19 du mois courant, à Bepanda (Douala). Derrière ces violences, la question de l’affaiblissent de l’éducation aux valeurs telles que la sacralité de la vie et le respect de la dignité humaine interpelle la société toute entière ».
Au regard des différents fronts de crises, les évêques s’accordent à dire que le Cameroun a besoin de se relever. « Beaucoup de nos compatriotes sont mécontents. Il faut le savoir. C’est vrai qu’on a souvent tendance à jeter les responsabilités sur les uns et les autres. Ça peut avoir du sens. Mais, ce que nous souhaitons c’est que chacun à son niveau, y compris l’église, que nous prenions notre responsabilité dans la vérité parce que si on nie la vérité, la solution s’éloigne. Il faut faire un état des lieux franc et sincère pour trouver des solutions », a martelé le président de la Cenc. Il est question de bâtir un Cameroun uni aussi bien dans son espace géographique, que dans la jouissance des biens qui nous sont communs.
Cette 47ème Assemblée Plénière des Evêques du Cameroun sera l’occasion d’évaluer la marche de la maison en générale. Les hommes de Dieu étaient à Mariemberg dimanche dernier pour actualiser une concertation afin d’orienter les énergies spirituelles dans la conquête de la paix et le vivre-ensemble au Cameroun. « Le moment est indiqué pour que nous soyons confrontés à ces défis sociaux dans le calme, la maitrise de nous-même et la recherche des solutions. Ce n’est pas le moment de faire des mouvements sociaux. Aujourd’hui, il ne suffit pas de dire que ça va mal. La question de fond est de nous dire qu’est-ce que nous pouvons faire pour que ça aille mieux. C’est dans cet esprit que moi j’interprète cette assemblée qui est une manière de stimuler l’imagination des camerounais pour que, nous restons un pays de l’audace et du renouveau », a souhaité l’archevêque de Yaoundé, Mgr Jean Mbarga.
Cette Assemblée est la dernière du mandat du Président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun, Mgr Abraham Kome.