S’il n’y avait pas d’agitation particulière dans les rues de Bamenda, quelques militants et sympathisants du Sdf sont sortis le jeudi, 22 décembre 2022, pour accueillir le chairman du parti de la balance, revenu au bercail après un long séjour dans la capitale politique. L’image des poignées de mains chaleureuses indique à suffire la joie créée par cette circonstance, même si rien n’a filtré sur l’agenda du chef de parti. Ni John Fru Ndi revient à Bamenda dans un contexte sociopolitique toujours marqué par l’insécurité, mais aussi au lendemain de cette session du Comité exécutif national (Nec) de son parti, qui fait prospérer l’hypothèse d’une implosion très prochaine, marquée par un clivage francophones/anglophones et la fronde ouverte d’un regroupement d’anciens hauts responsables, le « G27 de Mbouda ».
Tourmenté par sa propre succession, le chairman (81 ans) ne semble pas avoir de solutions pour résoudre la crise anglophone, dont la fin est le vœu de nombreux Camerounais épris de paix et de progrès. Malgré le climat délétère de l’époque, dont des menaces permanentes sur sa vie et son patrimoine, Ni John Fru Ndi était resté dans la ville rebelle, plus de deux ans durant, espérant sans doute ramener les belligérants à de bons sentiments. Manque de pot, il sera plutôt kidnappé par les séparatistes, avant d’être relâché dans la confusion. Ses proches rapportent que durant ces moments de tensions, l’homme fort de Ntarikon avait décliné l’offre d’une garde armée, proposée par les autorités locales, afin disent-ils, de ne pas se déconnecter du peuple. L’on attend de voir l’impact de ce retour sur la vitalité du Sdf, les préparatifs du congrès du parti qui aura lieu l’année prochaine et la position de l’octogénaire controversé vis-à-vis des élections sénatoriales annoncées.