Douala

Le calvaire des ménages et commerce

Les interruptions de l’énergie électrique interviennent souvent deux à trois fois par jour avec des conséquences tant sociales qu’économiques.
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Adélaïde T. perd son sang froid et monte le ton quand elle entend prononcer le mot « Eneo », du nom de l’entreprise chargée de la distribution de l’énergie électrique dans les ménages au Cameroun.

La jeune dame de 37 ans, mère de trois enfants, confie qu’elle vient de passer une partie de la nuit (de mardi à mercredi) sans électricité sous les complaintes de son nouveau-né criant à tue-tête.

Déjà dans la même journée du mardi, il y a eu deux interruptions de l’énergie électrique dans son lieu de résidence situé au quartier Pk 13, dans l’arrondissement de Douala 3ème. Un évènement qui s’est érigé en rendez-vous. Adélaïde indique que le quartier est sujet à trois coupures en moyenne chaque jour. « Il faut se tenir prêt à débrancher les appareils à tout moment. Il arrive que la lumière revient avec un survoltage. Parfois, c’est la baisse de tension. Chacun doit acheter son régulateur », fait -t-elle savoir.

Hélène indique que son téléviseur et son ordinateur ont déjà payé les frais de ces délestages. Elle qui officie en télétravail est souvent obligée de se rendre chez une amie dans un quartier voisin pour achever les tâches entamées sur son laptop. Nath qui vit à Bonamoussadi, un quartier résidentiel situé dans l’arrondissement de Douala 5ème, n’a pas une situation plus reluisante pour autant. «On coupe automatiquement la lumière chaque soir. Il faut vite fermer la porte pour éviter les moustiques. Le bébé ne supporte pas la chaleur et se met à pleurer », raconte -t-elle.

Cette habitante du lieu-dit Km détaille qu’il y a des jours où l’énergie électrique interrompue en début de soirée vers 18 h pour ne revenir qu’autour de 8h le lendemain.

« L’électricité a fui Bonabéri »

A Bonabéri, dans l’arrondissement de Douala 4ème, les plaintes concernant les coupures d’électricité sont quotidiennes. L’électricité ici «ça vient ça part comme les jeux de lumière», déplore Carole, une résidente du lieu-dit Roi Bell, à l’ancienne route de Bonabéri. Pour cette habitante, c’est encore plus pénible pour elle qui a un enfant en bas âge pas en santé à la maison qu’il faut ventilé pour qu’il puisse se sentir mieux. Pour la seule journée de jeudi 24 février, trois coupures de dix minutes chacune et une quatrième de plus d’une heure ont été enregistrées dans cet arrondissement de Douala 4ème avant 18h. « Par moment on pense même que c’est le boitier de commande du compteur prépayé qui a un problème et pourtant. L’électricité a fui Bonabéri», se plaint Carole qui fait savoir qu’il est devenue impossible de conserver des aliments au frigo.    

Les commerces ne sont pas épargnés. Au restaurant- Snack Bar La Baleine au lieu-dit Paris Dancing au quartier Akwa, on déplore des coupures régulières qui interviennent tous les trois jours. Des interruptions qui durent entre deux à trois heures, voire une demie journée.

Les répercutions économiques sont sans appel.

Les recettes sont en chute. « Sans lumière, on ne peut rien faire. Aucun client ne peut visiter ni le restaurant ni le snack. Les cuisinières ne peuvent pas faire la cuisine. On utilise une pompe pour l’approvisionnement en eau. En manque d’électricité, on ne peut pas utiliser de l’eau. Les repas se gâtent. On ne peut pas réchauffer la nourriture ni au micro-onde ni à la plaque chauffante », déplore Etienne Talla, le promoteur de La Baleine.

Mathias Mouendé Ngamo

Claude Tadjon

Author: Claude Tadjon

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