Alain Fogue, le trésorier national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc) et Olivier Bibou Nissack, le porte-parole de Maurice Kamto, seront devant la Cour d’appel du Centre à Yaoundé ce 25 mai 2021. 25 autres militants du Mrc comparaissent ce jour dans le cadre d’une procédure de mise en liberté immédiate (Habaes corpus), procédure introduite devant cette juridiction par les avocats des prévenus. Ces personnes ont été inculpées par le tribunal militaire de Yaoundé pour tentative de rébellion, révolution, attroupement aggravé et défaut de carte nationale d´identités.
Les manifestants sont privés de liberté depuis le 22 septembre 2020 à Yaoundé. Ils prenaient part à une marche pacifique organisée par le Mrc dont l’objectif était d’appeler au boycott des élections régionales de décembre 2020.
22 requêtes introduites
« L’affaire devant la Cour sera délibérée ce jour. Lors de la dernière audience à la Cour d’appel, les avocats des militants du Mrc ont introduit une demande de récusation du vice-président de la Cour d’appel du Centre. Les avocats motivent leur récusation du juge par le fait que ce dernier avait déjà jugé cette affaire dans le cadre d’une procédure d’habeas corpus.
Concernant cette première procédure, le vice-président de la Cour d’appel du Centre avait déclaré irrecevables 22 requêtes introduites par les militants du Mrc pour exiger leur libération immédiate.
« Lorsqu’un juge se retrouve dans une affaire qu’il a déjà jugé, les dispositions de l’article 592 du code de procédure pénal l’autorise ce juge à saisir sa hiérarchie pour demander à ce que le dossier puisse être confié à un autre juge. Lors de la dernière audience nous avons retiré l’attention de la Cour d’appel sur cet aspect. A défaut de le faire, la loi permet aux justiciables de le récuser et ce que nous avons fait. Le fait que l’affaire a été mise en délibérée ce jour nous laisse croire que notre demande de récusation du juge n’a pas été prise en compte », explique Me Hyppolite Meli, avocat des militants du Mrc.
Entre temps, l’avocat ajoute que l’instruction est bloquée devant le tribunal militaire parce que les mandats de détention des détenus ont été prorogés à un an pour certains et à six mois pour d’autres :
« La déontologie judicaire n’est plus respectée la torture subie par nos militants pendant leur interpellation se poursuit avec la torture judiciaire. Les demandes de libération immédiate introduites devant le tribunal militaire n’ont pas été examinées. Les exceptions d’incompétence que nous avons soulevées devant le juge d’instruction n’ont jamais connu une suite », ajoute l’avocat.
Prince Nguimbous