Électricité

La question du barrage de Memve’ele

La centrale hydroélectrique vient d’augmenter sa puissance de production grâce à une gestion de la retenue d’eau et une meilleure hydraulicité. Comprendre pourquoi les interruptions récurrentes de l’énergie électrique persistent, les désagréments au sein des ménages et des entreprises aussi. Enquête.
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La centrale hydroélectrique de Memve’ele dans la région du Sud a augmenté sa puissance de production aux heures de pointe entre 18h et 23h. Le Jour a appris que depuis le 9 mars dernier, la remontée progressive de la production est passée de 70 MW à 85 MW « grâce à une bonne gestion de la retenue et une meilleure hydraulicité », lit-on dans un document confidentiel que la rédaction a pu consulter.

 

La centrale hydroélectrique de Memve’ele depuis le 12 mars est capable d’injecter 60 MW aux heures pleines entre 8h et 18h et 85 MW aux heures de pointe 18h-23h.

Le rythme actuel de progression de l’hydrologie permet même d’envisager dans les prochains jours de garantir 85 MW à toutes les heures de la journée, assurent les sources du Jour à la centrale hydroélectrique de Memve’ele dont la puissance installée est de 211 MW pour une puissance garantie actuellement de 90 MW. L’écart causé par la construction de la ligne de transport en cours ne permettant pour l’instant que l’utilisation partielle de la capacité totale du barrage géré par Electricity Development Corporation (Edc). Les projections optimistes pensent que l’ensemble de la production installée, 211 MW, sera injectée dans le réseau interconnecté sud d’ici quelques semaines.
Pour rappel, dans un récent communiqué sur la perturbation dans la fourniture de l’énergie électrique, le gouvernement pointait « la crise hydrologique consécutive aux changements climatiques qui affectent le monde entier et qui impactent au niveau national la production de plusieurs barrages hydroélectriques à l’instar de ceux de Memve’ele, sur le fleuve Ntem et de Lagdo sur le fleuve Bénoué. »
Réseau interconnecté sud
S’agissant du réseau interconnecté sud, ajoutait le communiqué du gouvernement, « l’évaluation sur le terrain indique que les délestages sont principalement dus à un déficit conjoncturel de la production d’électricité caractérisé notamment par une diminution du débit d’eau alimentant les turbines de la centrale de Memve’ele. » Selon les termes du communiqué du gouvernement, le retour à la normale dans le réseau interconnecté sud est envisagé « pour la fin du mois de mars qui, au demeurant, connaîtra une meilleure hydrologie qui va engendrer une augmentation de la production à centrale hydroélectrique de Memve’ele . »

Dans le réseau interconnecté sud, si la centrale hydroélectrique de Memve’ele a augmenté sa puissance de production grâce à une bonne gestion de la retenue et une meilleure hydraulicité, les interruptions récurrentes de la fourniture du service public de l’énergie électrique et les désagréments au sein des ménages et des entreprises persistent pour d’autres raisons.

Transport de l’énergie
Les contraintes du réseau de transport de l’énergie hydroélectrique produite par la centrale de Memve’ele n’ont pas été totalement levées notamment dans ce que les spécialistes appellent le corridor Littoral. Ce qui empêche de maximiser la production hydroélectrique au détriment de la production thermique réputée chère et polluante.

 

Le Jour a appris en outre, à propos de la ligne de transport Memve’ele-Ahala que l’essentiel est fait, et qu’il ne reste que deux pylônes à construire.

 

Or, depuis le 11 janvier 2022, les travaux de déroulage de câble ont été quelque peu retardés dans le département de la Mefou et Afamba. Les populations affectées par le projet réclamaient en effet le paiement de leurs indemnisations, bien que le projet de décret d’indemnisation ait été visé et transmis par la présidence de la République depuis 2018. Tout devrait vite rentrer dans l’ordre, car on annonce l’imminence du décret d’indemnisation signé par le Premier ministre.
La problème actuel des délestages dans le réseau interconnecté sud n’est pas imputable qu’à la centrale hydroélectrique de Memve’ele.

 

Selon des données datant de début mars, la centrale hydroélectrique d’Edea qui a une puissance installée de 220 MW avait un niveau de production de 125 MW à cause de contraintes mécaniques internes, la centrale de Kribi qui a une puissance installée de 280 MW ne produisait que 130 MW, la centrale de la Dibamba produisait 40 MW sur une puissance installée de 80 MW. Nos sources estimaient, à ce moment là, le déficit pour l’ensemble du réseau interconnecté sud à environ 200 MW.

 

S’agissant de la régularisation de la Sanaga, le barrage de retenue de Lom Pangar envoie de l’eau nécessaire à Songloulou et à Edea avec des débits journaliers passant de 1100m3 par secondes à 1200m3 par secondes. Quand à la Sonatrel chargée du transport, elle aurait aussi des contraintes liées à la commande de transformateurs.
Les interruptions récurrentes dans la fourniture du service public de l’électricité sont donc provoquées par un ensemble de causes. Le retour à la normale annoncé par le rythme actuel de progression de l’hydrologie est vivement attendu par les ménages et les entreprises.
Claude Tadjon

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Author: Claude Tadjon

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