La cour d´Appel du Centre a tranché jeudi dernier au sujet de la demande en liberté de Jean Pierre Amougou Belinga, inculpé et détenu à la prison principale de Yaoundé dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Le prévenu est retourné hier au pénitencier, laissant derrière lui des proches, amis et connaissances inconsolables, venus nombreux pour la cause.
L’homme d’affaires et ses conseils sont ressortis du tribunal la mine triste. Ce qui a fait comprendre aux uns et aux autres qui attendaient en bas, que les nouvelles n’étaient pas bonnes. La confirmation sera faite à la sortie par Amougou Belinga, très abattu, qui va marquer un temps d´arrêt sur le perron, le temps de quelques échanges avec ses proches, avant de prendre place dans un véhicule de marque Toyota Hiace blanche, pour un retour au à la prison, sous forte escorte de la police et de la gendarmerie avec des éléments cagoulés et armés jusqu´aux dents. Difficile pour les hommes et femmes de médias, d´avoir la moindre réaction de ses conseils.
Très tôt, les entrées au palais de justice étaient filtrées pendant plusieurs heures, avant d´être levées, à la demande d’un haut gradé de la police. Plus tard, Me Charles Tchoungang confirmera le rejet de la demande de mise en liberté, avant de préciser les demandes formulées par les avocats de M. Amougou Belinga. « Nous avons demandé la mise en liberté sans caution, la mise en liberté avec surveillance judiciaire et l’annulation de l’ordonnance du juge d’instruction. La mise en liberté a été rejetée, pourtant l’ordonnance du juge a été annulée pour violation de la loi », a-t-il affirmé. L´autre affaire, concernant la demande de la production des pièces de l´enquête préliminaire, elle a été renvoyée pour le 11 mai 2023.Ces décisions sont rendues juste après que le juge d’instruction dans cette affaire a été dessaisi. C’est désormais le Lieutenant-colonel magistrat Florent Aimé Sikati II Kamwo qui en charge de l’affaire et qui a notifié les différentes parties de ce changement.
Cette notification arrive après une ordonnance du président du Tribunal militaire du 24 avril 2023, qui dessaisit, le juge d´instruction civil, Prosper Oyono Ebessa, qui avait placé sous mandat de dépôt provisoire les principaux inculpés dans cette affaire. L’une des raisons évoquées pour le dessaisissement du juge est sa résidence hors du siège du tribunal de céans. « Ce juge d´instruction peut être confronté à des aléas susceptibles de rendre difficile voire impossible son ralliement au siège du tribunal des céans, toute chose qui est de nature à générer des lenteurs judiciaires préjudiciables aux droits des parties. Que dans l’intérêt d´une bonne administration de la justice, il convient de le dessaisir au profit d´un autre juge d´instruction domicilié au siège du tribunal ; en conséquence dessaisissons le magistrat Prosper Oyono Ebessa, initialement désigné pour instruire cette procédure :désignons à cet effet le Lieutenant-colonel magistrat Florent Aimé Sikati II Kamwo en ses lieu et place », écrit le Colonel magistrat Jacques Baudoin Misse Njone