Réunis à l’esplanade du Complexe multi sport de la Fondation Francis Ngannou, les téléspectateurs ont suivi ce combat dans une ambiance festive. Réportage de notre envoyé spécial …
Le Complexe multi sport de la Fondation Francis Ngannou est inondé de monde. Hommes, femmes et enfants, vieux, jeunes et moins jeunes, sont venus vivre en ce lieu, le combat entre Tyson Fury et Francis Ngannou. Ici, les personnes rassemblées n’ont des yeux que pour leur compatriote. La victoire du champion MMA est le seul motif de leur présence dans cette Fondation. Ils ont pris d’assaut ce lieu en début de soirée pour ceux venus des localités éloignées dudit site. Dans l’attente du début de combat, des artistes locaux donnaient à tenir. Dans un décor particulier, un car podium et un écran géant sont installés. Sur l’écran, l’affiche des deux protagonistes pleine la vue des visiteurs. Assis sous des tentes ou en plein air, débout, ou encore à même le sol, ces téléspectateurs attendaient impatiemment le début du combat, sans le moindre découragement. La seule envie de vivre le spectacle que va offrir leur champion malgré le nombre d’heures qui les séparaient du début de ce combat dit « des champions ».
Sa majesté Théodore Tchouakam Dada, chef supérieur Batié, ne veut rater aucune minute. Les yeux rivés sur l’écran, il entretient ses plus proches. Il joint à la parole, des gestes de combats. Comme un coach, il donne des consignes à « son fils Ngannou ». « Il te faut viser ses côtes », lance-t-il. Il le fait sans en se rafraîchissant de temps à autre. Sa garde à ses côtés ne réussira pas à créer un cordon de sécurité autour de lui. Des vas et viens dans la cour sont effectifs et sans contrôle malgré la présence des forces de maintien de l’ordre et de sécurité. Certains fans de Francis Ngannou sont identifiables à travers des t-shirts, sur lesquels sont gravés son portrait. Sur des pancartes portées par des jeunes, on peut lire, « Fan club de Hiala Qg », « Le Messie de la boxe », « Un Batié, champion », ou encore « Partir de zéro pour devenir héros ». Une opportunité saisie par des vendeurs occasionnels pour se frotter les mains, avec des bouteilles de bière comme de petit pain. Des experts des barbecues offrent leurs services aux visiteurs de circonstance.
Diffusion perturbée
A quelques minutes du combat, l’écran géant dédié à la diffusion du combat au public est défaillant. Sur des chaises, à travers les ouvertures d’une salle du bâtiment abritant la Fondation Francis Ngannou, certains fans du Predator se réfèrent à l’écran installé intérieur. Les autres, impatients, regardent le combat en ligne sur des téléphones. « Je ne souviens de ce qu’à une époque, nous suivions des matchs de football hors des stades à travers des postes récepteurs, après avoir payé le ticket d’entrée à 200FCfa. Je crois que c’est le cas aujourd’hui », lance-t-il. Dans un réflexe spontané, le public s’assemble autour des téléphones. Les techniciens à l’œuvre réussiront à faire suivre les trois derniers rounds sur l’écran dédié. Dans l’émotion, le résultat proclamé par le jury échappe au grand public. Ils jubilent et scandent : victoire. Le podium est envahi par le public. Le chef supérieur Batié, en tête simule les gestes de combat. La population est en liesse. Dans une ambiance festive, le public rassemblé célèbre la performance de leur compatriote malgré la victoire du britannique.