Avec l’augmentation des prix sur le marché, Anne Zoa n’arrive plus à assurer une ration alimentaire équilibrée et variée pour sa maisonnée. La mère de quatre enfants s’est résolue à acheter un seau d’arachide qu’elle utilise parcimonieusement. Depuis bientôt trois semaines, tous les repas que cuisine la coiffeuse de formation, ont pour dénominateur commun : l’arachide et le « Bifaga » (Un poisson fumé). « Le reste du temps, l’on peut faire l’okok, la patte d’arachide avec le manioc, comme il y en a en cette période. Les choses augmentent sur le marché, mais les moyens financiers non ! Je suis obligée de jongler ainsi pour m’en sortir. Quand je prépare ainsi ça peut faire trois jours ». « Heureusement que l’essentiel pour mes enfants est de manger et se rassasier. Ils ne choisissent pas la nourriture », poursuit-elle sereinement. A cause de l’inflation des prix de la volaille, de la viande de bœuf et du poisson frais, elle se prive des rôtis. « La dernière fois que nous avions mangé du poisson et du poulet, c’était à la cassation de notre réunion des camarades de lycée. Nous sommes au nombre de combien ? Si on achète du poisson ou de la viande qui mangera à son aise ? », interroge la femme au foyer. Son seul souci est de savoir comment elle gèrera sa table pendant les fêtes de fin d’année. « Si les prix sont actuellement exorbitants ; en décembre ce sera comment ? Certes que mes enfants ne se plaignent pas souvent, mais je sûre qu’en décembre ils me diront maman même pendant la fête on mange la sauce d’arachide ? je réfléchis déjà à comment leur faire plaisir en achetant même deux poulets de chair », dit-elle en riant.