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Exclusion des dissidents de Fru Ndi : Comprendre la décision du Nec

 Ils ont contesté la mauvaise application de l’article 18.8 mettant les exécutifs régionaux sous coordination, on leur applique le 8.2 portant auto-exclusion pour activités antiparti.
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Le Sdf prépare son implosion. Combien de cadres du Sdf ont-ils finalement été exclus ? Si la situation de Jean Michel Nintcheu ne fait pas de doute, depuis samedi, des listes circulent et varient en fonction de leurs auteurs et de certains intérêts. Sont-ils 26, 27, 32 ou 34 ? Jusqu’à la nuit d’hier, aucun des concernés ne connaissait le motif de sa mise en vedette tant commentée par les médias sociaux. Et la mouture officielle des résolutions du dernier comité exécutif national (Nec) du Sdf a tardé à être publiée.

 

Ni John Fru Ndi a commencé les travaux de son conclave mensuel par des clarifications

De sources concordantes attestent cependant que la bande à Jean Michel Nintcheu, comme on les appelle avec péjoration, est passée à l’abattoir. En effet, tous les signataires de l’assignation du chairman Ni John Fru Ndi et de la Sg, Me Adeline Lord Djomgang, devant les tribunaux ont vu leurs propositions d’exclusions validées par le Nec du 25 février 2023, au cours d’une session qu’ils ont tous boycottée. Selon l’une des 48 personnes qui ont participé aux travaux, il n’y avait pas de surprise, leurs agissements étant déjà en eux-mêmes une auto-exclusion, faits codifiés par l’article 8.2 de leurs statuts. Devant ses camarades réunis à Yaoundé et quelques médias, Ni John Fru Ndi a commencé les travaux de son conclave mensuel par des clarifications, afin a-t-il dit, que les jeunes militants ne se laissent pas détourner par les anciens. Une jeunesse du Sdf, qu’il a encouragé à ne point relâcher, car l’avenir leur appartient. « J’écoute beaucoup, je regarde et j’entends. Telle est ma philosophie depuis 33 ans. En 33 ans, j’ai fait 22 fois le tour de ce pays. J’ai vu et j’ai entendu », a déclaré le président national, étonné que des gens qui ont profité du parti veulent aujourd’hui le détruire. « Quand j’ai annoncé ma retraite, il y a 5 ans, je croyais que tous les prétendants au poste du président national allaient se jeter dans la bataille, afin que le meilleur -gagne. Grande a été ma surprise de me rendre compte que certains ont choisi le désordre et d’autres pratiques », regrette le chairman. Qui dit ne pas comprendre comment des sénateurs fraîchement en fin de mandat n’ont pas pu constituer et financer les listes des municipales et législatives dans leurs différentes localités. « De surcroît, on constate que le parti a presque disparu dans leurs circonscriptions électorales (…) Quand on décide de le redynamiser et renouveler leurs bureaux avec l’appui des commissions du Nec, les mêmes s’organisent pour bloquer le processus et de manière brutale ».

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C’est une fuite en avant. Nous ne pouvons pas demander au tribunal d’annuler des décisions prises en violation de nos textes et on nous exclut dans les mêmes formes. Ils savent que nous allons attaquer ces autres décisions. C’est la politique de l’autruche

 

Pour un parti qui prépare un congrès sensé renouveler ses instances, cela intrigue. « C’est toujours pour sauver son fils Joshua Osih que John Fru Ndi est obligé d’organiser une purge aussi idiote au risque de tuer ce grand malade qu’est le Sdf ? », s’interroge Augustin Ntchamande, figure de proue dans les luttes citoyennes à l’Ouest. Si tant de cadres de la première heure sont désormais traités comme des ennemis et non comme des adversaires au sein d’un même parti, alors il faut conclure que nous l’avons échappé belle en 1992. J’attends la réaction d’un grand frère, une ancienne victime du 8.2, revenue en grâce auprès du chairman par le biais d’une cooptation au shadow cabinet. Quand l’enseignant ne maîtrise plus sa classe, c’est lui qu’on doit virer et non ses élèves ». Exclure Jean Michel Nintcheu, le truculent président régional Sdf du Littoral, déjà banni de toute élection au nom de ce parti, cela était même prévisible. Mais envoyer avec lui dans le vide deux vice-présidents, un ancien Sg, le président régional du Centre et son vice, des anciens membres du shadow cabinet, plusieurs anciens maires, sénateurs et députés … indique à suffire que le divorce est consommé. Le Sdf pourrait difficilement se remettre de sa séparation avec une trentaine de hauts cadres et pas des moindres. « C’est une farce », répond un membre du « G27 », qui informe qu’ils donneront une conférence de presse dans les prochains jours, en marge de la première audience en assignation du chairman au Tgi du Mfoundi, au sujet de certaines décisions controversées de sa gestion. « C’est une fuite en avant. Nous ne pouvons pas demander au tribunal d’annuler des décisions prises en violation de nos textes et on nous exclut dans les mêmes formes. Ils savent que nous allons attaquer ces autres décisions. C’est la politique de l’autruche », ajoute un autre.

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La qualité de certains membres, parmi les 48 qui ont siégé, fait débat. « La majorité des membres de cette instance, jusqu’à nouvel avis, sont des élus du congrès et des élus des régions. Or, ils ont été remplacés par des gens nommés. Ces derniers ne peuvent pas délibérer opportunément », relèvent-ils. D’ailleurs, le sort des avocats du « G27 », Mes Joseph Lavoisier Tsapy et Mustapha Ngouana a été examiné avec plus de préoccupation par le Nec de samedi. La première audience dans cette affaire est programmée le 2 mars prochain, à Yaoundé. Le camp des opposants se veut optimiste, qui annonce que le « G27 » a depuis longtemps pris de l’épaisseur, pour ne plus comprendre uniquement les pionniers de Mbouda. Par exemple, la dernière assignation a été signée par 32 membres. Ils ne veulent pas exposer tous leurs adeptes.

Franklin Kamtche


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