Quel était l’objectif de ce deuxième diner citoyen qu’a organisé Planoscam dans la ville de Mbalmayo?
Il était question de mobiliser la société civile pour qu’elle puisse participer de manière efficace et effective au processus de décentralisation notamment dans le processus budgétaire et de gouvernance au niveau des communes et des régions.
Ces travaux interviennent dans un contexte marqué par la flambée des prix sur les marchés. En quoi ces travaux peuvent influer dans le panier de la ménagère ?
La société civile est multisectorielle. Nous travaillons dans tous les domaines de l’action publique y compris l’agriculture et du commerce international. La hausse des prix ne se déroule pas au niveau des marchés. Tout se passe au niveau de l’approvisionnement. Quand il se raréfie, il y a manque. Quand il y a pénurie, il y a spéculation. Et quand il y a spéculation, il y a hausse des prix. La production ne dépend pas simplement du travail de la terre mais aussi de l’importation des intrants dans plusieurs domaines (élevage, agriculture…). Nous sommes obligés d’importer des engrais, des plants sélectionnés etc. Quand l’importation de tous ces intrants commencent à se raréfier, la production diminue et les prix augmentent de façon automatique. La guerre qui se déroule en Ukraine actuellement bouleverse les canaux d’acheminement. Le commerce international est bouleversé. L’Ukraine et la Russie sont des grands producteurs de certaines denrées comme le blé. Et quand le coût de l’énergie augmente, il y a une répercussion sur les productions. C’est ce qui justifie le changement des prix sur le marché. Il ne faudrait pas aussi exclure un fait. Les commerçants sont aussi des opportunistes. Parce qu’il y en a qui détiennent des stocks antérieurs à la crise. Avec la crise, ils répercutent la haute des prix sur tous les produits.
Comment la société civile peut aider les citoyens à faire face à ces problèmes relevés ?
Il faut déjà sensibiliser les producteurs, les commerçants et le gouvernement. Il faut un esprit citoyen pour éviter les spéculations pour équilibrer le système du marché. Quand on aura affaibli le consommateur, le commerçant lui aussi va chuter. Il y a un effort que le gouvernement et les entreprises devraient faire. Quand il y a inflation, les salaires devraient être réaménagés pour atténuer les effets dévastateurs de ces hausses de prix les salaires devraient être réaménagés pour atténuer les effets dévastateurs de ces hausses de prix.
Vous avez largement évoqué la question du découpage territoriale au Cameroun. Qu’est-ce qui fait problème ?
C’est une question centrale que nous continuerons à plaider pour qu’on fasse un réaménagement de notre territoire. Des territoires sont trop vastes. La commune de Yoko est étendue sur 15 000 km2. Elle dépasse de plus de 1 000km2 la région de l’Ouest. De quelles ressources dispose un Maire pour faire la coordination sur ce territoire ? Il n’a que 12 000 habitants. Ce n’est pas un quartier. On peut multiplier des exemples. Il y en a dans l’Extrême-Nord, au Sud, à l’Est dans l’Adamaoua… Il y a des communes surpeuplées où il faudra faire un travail de restructuration. Un Maire ne peut pas gérer un million d’habitant comme à Douala 3ème. Ce n’est pas possible. Le Maire doit connaitre sa population pour mieux les organiser et les encadrer pour que le développement local soit efficace.