Les agriculteurs des localités de Kaikai, Kalfou, Yagoua, Gueré, Vélé, Maga dans le Mayo-Danay et Moulvoudaye, Guidiguis, dans le Mayo-Kani et Zina, Waza, Logone-Birni dans le Logone et Chari et une partie du Diamaré ou Dargala et Bogo sont sous la menace des chenilles depuis l’éclosion des champs de mil. L’alerte a été donnée il y a quelques jours par les agriculteurs de ces localités. Des chenilles d’origine inconnue ont pris d’assaut les champs de mil. Ils détruisent à leur passage les tiges et les épis de mil. Selon les explications de plusieurs agriculteurs, après le passage de ces chenilles il ne leur reste que les yeux pour pleurer. « Dans mon champ, c’est la catastrophe. Sur un hectare, je ne pense pas que je ne pourrai avoir 5 sacs après les récoltes. Les chenilles ont tout détruit. Les épis de mil sont mangés par ces chenilles. Au début, nous avons pensé qu’il s’agissait d’oiseaux granivores, mais hélas le triste constat a été fait sur des épis de mil. Nous avons saisi le chef de poste agricole de Kaikai ainsi que le sous-préfet de Kaikai. Rien n’a été fait et nous nous attendons au pire », a expliqué Joseph Boumzina, un agriculteur de l’arrondissement de Kaikai.
Comme lui, ils sont des centaines qui ont signalé des cas de champs de mil détruits par ces chenilles d’origines inconnues. Idem pour les agriculteurs de Yagoua où dans les villages Mousouk, Danay, Hléké les chenilles dictent leur loi. A Moulvoudaye et Dargala, les ravages des chenilles sont énormes. Ici, les agriculteurs parlent d’un phénomène encore inconnu par eux. « Nous connaissons les chenilles légionnaires qui s’attaquent aux tiges de mil. Ici, ce sont les épis qui sont la cible. Nous avons décidé d’utiliser des produits et pesticides pour les anéantir. Dans certains champs, l’effet est positif et sur d’autres insectes il y a aucune réaction », déclare un agriculteur de Moulvoudaye. La situation est plus critique dans les arrondissements de Zina et Waza où à l’attaque des chenilles s’est ajoutée celle des criquets. Les populations du Logone et Chari redoutent un risque de famine si rien n’est fait.
Joint au téléphone par Le Jour, le délégué régional du Minader a dit ne pas être au courant, tout en minimisant les effets de ces insectes sur les cultures. « Nous attendons les remontées de l’information. C’est vrai que j’ai vu des images sur les réseaux sociaux, mais la situation n’est pas aussi alarmante. Nos agents travaillent sur le terrain avec les agriculteurs et autres producteurs » a-t-il affirmé.
Chaque jour des cas de destruction de champs par les chenilles sont signalés dans les zones de productions de mil et de maïs. Les pluies de ces derniers jours ne facilitent pas la tâche aux agriculteurs qui souhaitent anticiper les récoltes pour éviter le pire.