CRIME ET RUPTURE : L’assassinat de Martinez Zogo comme glas de ma répudiation du label « parti allié du Président Biya ».

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Il y a moins de 48 heures, de manière prémonitoire, je m’inquiétais dans une tribune signée dans le quotidien Le Jour, de la dérive sauvage, barbare et sanguinaire dans laquelle certains compatriotes entraînaient notre pays. A l’occasion, je mettais en exergue les dangers encourus par les journalistes, citant nommément le cas de Martinez Zogo à l’époque juridiquement disparu. Je signalais que le peuple voyait dans l’impassibilité du détenteur du pouvoir au Cameroun un indice troublant d’une complicité objective entre lui et les grands criminels que son régime couvait en leur donnant la possibilité de réussir une multitude de casses du Trésor Public et une inféodation de l’ appareil judiciaire à leur dessein funeste. Je soulignais que cette impassibilité vantée par certains intellectuels hagiographe du régime comme étant une marque du génie politique de Biya, pouvait cacher en réalité sa désormais incapacité à gouverner les Cameroun.

Un régime que certains qualifient de pouvoir Ekang qui assassine un jeune EKANG

Sous un plan holistique pour certains il pourrait s’agir d’une réédition de l’histoire ou se joue la guerre séculaire Ewondo- Boulou contre Eton- Manguissa. L’épisode le plus significatif de cet antagonisme a été relevé au moment de la liquidation politique d’André Marie Mbida, le premier Premier Ministre du Cameroun. En la circonstance, on a vu Assale, Boulou, s’associée à André Fouda, Ewondo, offrir la tête de M’bida à son concurrent Ahidjo. L’alliance sera scellée à Nko’vos près d’Ebolowa, au cours des tractations nocturnes du premier Congrès de l’UC. L’une des conséquences sera l’ incarcération de Mbida dans la prison politique de Mentoum d’où il reviendra aveugle et physiquement diminué.

L’une des caractéristiques fortes de la saga du Trésor public est que ses piliers sont principalement Boulou – Ewondo. Martinez Zogo ne pouvait pas bénéficier de la clémence de ses bourreaux dont l’origine est facile à deviner, lui qui était comme moi Eton- Manguissa. Ainsi pourra s’effondrer le mur ethnique sur lequel le régime s’ appuyait et qu’ en s’ exposant à perdre la confiance de la composante Eton- Manguissa, le régime commence sa marche vers sa d’échéance désormais inéluctable. En tout État de cause, cet assassinat dans des conditions absolument macabres vient confirmer dans tous les esprits patriotes et dotés d’un minimum de raison que le Président Biya n’est plus en capacité de contrôler l’esprit du mal qu’il a laissé prospérer dans notre pays et qu’en conséquent il est temps pour lui de quitter le pouvoir.

 

Le moment de la rupture

Rompre avec ce régime est donc pour moi la marque de mon indignation devant le caractère criminel de sa gestion du pays ces dernières années. Et pourtant, la ligne politique modérée du Parti de l’Alliance Libérale -PAL- nous a longtemps incité à jouer la carte du compromis républicain, dans l’espoir que notre apport en réflexions et idées pourrait apporter un plus haut potentiel gouvernemental. Notre soutien sans contrepartie à sa candidature lors de la dernière élection présidentielle, le premier soutien et le plus significatif à l’époque, nous vaudra de nous voir accoler l’étiquette de « parti allié » bien que par la suite, sous quelque forme que ce soit, nous n’ayons été associés à la « majorité ‘présidentielle ».

L’assassinat de Martinez Zogo qui est un crime politique avéré facilement imputable au camp présidentiel nous commande autant pour des raisons morales que pour des raisons politiques de répudier totalement et de manière irrévocable ce label de  » parti allié  » au Président Biya. Le régime qu’il incarne est un régime criminel que chevauchent de nombreux criminels dont le vrai visage est aujourd’hui démasqué. A cette occasion, j’en appelle à tous les leaders et partis politiques d’exprimer leur prise de distance avec ce régime qui  au regard de sa nature criminogène, mérite un statut de paria, tant pour les populations de notre pays que pour l’opinion internationale

 

De la responsabilité politique du Chef du régime

Les spécialistes du débat sur le sexe des anges en politique pour pérorer sur la culpabilité directe du Chef du régime dans ce qui se passe sous nos yeux. En vérité, nul ne saurait contester la responsabilité politique in fine de Chef du régime et pour cause. Martinez Zogo a été assassiné après avoir rendu public le résultat d’une enquête sur des détournements massifs des ressources publiques, détournements dans lesquels sont impliqués de très hauts responsables de l’État au demeurant très proches du Chef de ce régime. L’alerte de ces pratiques a été donnée depuis des années. Il s’agit de centaines de milliards F. De deux choses l’une : soit au nez et à la barbe du Chef du régime des sommes aussi importantes peuvent être siphonnées du Trésor Public sans attirer son attention, soit il en est informé mais ferme les yeux dans une attitude de complicité objective. Dans les deux cas de figures, la preuve est faite que le Chef du régime n’est plus moralement et peut-être physiquement en capacité de défendre les intérêts primordiaux du Cameroun.

 

En fait, l’impunité dont semble bénéficier certains gestionnaires des ressources publiques est une preuve de collusion dans le crime s’il en fallait une.

De voir l’ impassibilité affichée devant de graves  indices d’atteinte à la fortune publique même lorsque ces indices sont compilés par de hauts magistrats comparativement à  la diligence mise par le Chef du régime de descendre de son piédestal pour instruire des solutions à des petits problèmes de règlement de factures de travaux de stade  suggère la question  de savoir, si l’ impunité constatée n’ est pas la signature d’une complicité objective ou si alors elle renvoie à une  incapacité du Chef du régime  à gérer les affaires de l’ État. Aujourd’hui, à l’impunité des vols Vien s’ajouter celle des crimes de sang.  La conclusion qui se déduit de ce constat est implacable : Le Chef de ce régime a l’obligation morale de dégager du pouvoir.

Au moment où nous dénonçons et répudions le label surfait de  » parti allié  » du Président Biya, nous nous engageons à l’élaboration de propositions visant à donner au peuple le courage de relever le défi de vaincre l’esprit du mal qui tente de prendre le pouvoir au Cameroun, en profitant des temps crépusculaires d’un régime moralement discrédité. Nous entendons ainsi redonner espoir à la jeunesse camerounaise aujourd’hui tentés par le désespoir et la colère.

Célestin Bedzigui

Élu Local

Président du PAL

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