C’est l’objet d’un atelier de renforcement des capacités des gestionnaires et des responsables de ces lieux de loisirs de l’Afrique centrale sur ces notions, organisé par le Bureau régional de l’UNESCO qui prend fin demain, à Yaoundé.
Près d’une trentaine de gestionnaires et des responsables des musées de l’Afrique centrale sont à Yaoundé depuis le 4 juin dernier. C’est en vue d’un atelier de renforcement de leurs capacités sur ces notions de marketing culturel. Les musées centrés sur l’audience dans tous les aspects de leur fonctionnement ont plus de chances de gagner en popularité et d’attirer de nouveaux visiteurs. La communication avec l’audience n’est pas un processus unidirectionnel. Le musée vraiment performant à cet égard ne communique pas seulement sa mission à l’audience, mais il en reçoit aussi les réactions et utilise ces informations pour adapter les besoins et les désirs de l’audience à ses programmes de développement. L’on est parti sur le constat selon lequel les musées en Afrique ne sont pas assez attractifs, parce qu’ils ne proposent pas ou alors très peu d’entre eux proposent d’activités innovantes, attractives. Et malheureusement, on est dans un contexte où les musées aujourd’hui manquent de subventions, parce que nos Etats ont des priorités dans d’autres secteurs, et donc, financent très peu les musées africains. D’où l’engagement dans cette dynamique de changement de paradigme.
« Et comment est-ce que les musées aujourd’hui peuvent devenir ou être des moteurs de création des richesses et surtout d’emplois pour les communautés dans lesquels, ils sont installés ? C’est donc ce qui nous a motivés à créer cette formation. Et pendant ces trois jours (du 4 au 7 juin 2024, ndlr), nous parlerons donc avec les directeurs des musées, les cadres des musées avec qui nous allons travailler », a indiqué Dr Franck Ogou, le directeur de l’Ecole du patrimoine africain (EPA) basé au Benin, qui travaille sur l’ensemble des 26 pays africains de langue française. Au sujet des modules et de la méthodologie de la formation, Dr Franck Ogou explique : « Nous allons donc réfléchir sur la question de savoir, c’est quoi le marketing ? Et pourquoi le marketing aujourd’hui dans les musées, parce que vous êtes sans ignorer que le marketing est une notion qui était un peu en dehors des musées. Mais de qui, aujourd’hui on en parle dans les musées, qu’est-ce que ça veut dire ? Pourquoi on en parle ? Et quelles sont les contraintes qu’on peut avoir au niveau des musées en termes de marketing ? Comment est fait le produit, comment on le positionne au musée, comment on travaille donc sur les usagers, la clientèle du musée ? Comment on les fidélise et comment on fait pour qu’il y ait plus de personnes qui arrivent au musée et quels sont les produits qu’on peut proposer aux visiteurs afin qu’ils puissent les consommer ? Et quand on parle de consommer, ça amène des ressources et comment est-ce que le musée peut à la fin utiliser ces ressources-là pour son fonctionnement ».
Mais il y aura aussi cette approche participative ouverte, où les apprenants auront libre cours pour parler de leurs expériences, parce que chacun d’eux vient d’un musée et a de l’expérience. « Et je pense qu’on partira des expériences des uns et des autres pour construire le propos qui sera donc dispensé durant ces trois jours de formation », a souligné le Directeur de l’EPA, partenaire de l’UNESCO pour deux activités importantes en ligne avec les musées. « Essentiellement pour repositionner les musées de l’Afrique centrale à accroître leur attractivité et rendre finalement ces institutions permanentes au service de la société plus vivante et accessible », comme l’espère Dodé Houehounha, chef secteur culture du Bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique centrale. L’atelier qui se tient au Bureau régional de l’UNESCO de Yaoundé, prend fin demain.