Les internautes et le petit peuple du chef-lieu de la Région de l’Ouest en ont contre le Pr George Enow Orock, directeur de l’Hôpital régional de Bafoussam. Hier, il a pris une décision controversée, pour ne pas dire choquante comme le relèvent de nombreux commentateurs. « A compter de la date de signature de la présente note, tout patient entrant à l’hôpital doit déposer une caution de 50.000F (cinquante mille francs) pour sa prise en charge ; à défaut de cela, il ne sera pas admis », instruit-il aux superviseurs, majors, chefs d’équipes et assimilés de son institution. Des personnels qu’il met en garde contre une éventuelle tolérance de leur part. « Je tiens à rappeler que tout personnel qui prend en charge un patient sans que celui-ci ne dépose sa caution au préalable, se verra dans l’obligation de payer les factures de ce dernier », menace-t-il. Avant de préciser que « cette lettre annule toute instruction ou procédure relative aux bons d’urgence ». Visiblement, l’hôpital connait des problèmes de trésorerie dus à la pauvreté ou la mauvaise foi des anciens malades redevables. Mais il ne cite aucune référence, encore moins les textes ou chiffres de base de sa décision. « On nous avait promis la santé pour tous en l’an 2000. Maintenant, on écrit courageusement sur une note à l’hôpital que celui qui n’a pas 50 mille doit mourir. Vive le Cameroun ! », s’emporte un internaute. Joint au téléphone, le directeur nous a renvoyé vers l’autre note, refusant de nous situer sur la hauteur du préjudice. C’est que devant la sérieuse levée de boucliers, le professeur de médecine s’est rebiffé. En mi-journée en effet, George Enow Orock a dû signer une deuxième note pour revenir sur une partie de ses prohibitions. Cette fois, il informe ses collaborateurs que « les services des urgences pédiatrique et adulte ainsi que la salle d’accouchement continueront avec les bons d’urgence et n’appliqueront le paiement de la caution qu’après les 48 heures de bons d’urgence ». Insuffisant. Entre-temps, le ministre de la Santé publique Manaouda Malachie, lui a fait observer que «conformément à la politique d’humanisation des soins prescrite par Monsieur le président de la République, l’accès de tout Camerounais dans une formation sanitaire ne devrait être conditionnée par aucune démarche discriminatoire, susceptible de lui dénier le droit à la santé, considéré comme droit fondamental de l’humain. Bien plus cette démarche de votre part qui semble ne pas s’inscrire dans un ancrage juridique de la gestion des formations sanitaires, pourrait mettre à mal les efforts consentis en terme d’amélioration continue de l’offre de soins et de services ». Conséquence, il a signé une troisième lettre pour rapporter les deux premières. « Tout patient admis à l’hôpital aura une prise en charge par bon d’urgence », comme avant.