Un criminel a tué. Puni pour son crime, il en commet un autre en sus. Le tribunal se garde de le condamner à nouveau, au motif que le fautif avait déjà été puni pour une faute similaire par le passé. Voilà le résumé, en mots simples, de la sentence rendue par le Conseil National de la Communication, au terme de sa session du 26 octobre dernier. On se souvient que suite à une opération de recouvrement de la dette fiscale de l’entreprise de M. Amougou Belinga, il s’en est suivi un imbroglio, au cours duquel des responsables des impôts se sont retrouvés en détention. Dans une démarche de » vengeance éditoriale », Vision 4 et l’Anecdote, médias appartenant à M. Amougou Belinga se sont livrés à des séances d’injures collectives à l’endroit de la Direction Générale des Impôts et surtout de son patron, M. Modeste Mopa. Ce dernier et son institution ont donc déposé une plainte auprès de cette instance qui se veut » Le tribunal des pairs », pour les journalistes.
Il est à noter que depuis de nombreuses années, malgré les condamnations à la chaîne, les médias du groupe l’Anecdote ont toujours royalement méprisé les décisions du CNC, qu’elles soient adressées à des journalistes en particulier ou au media en général. Joe Chebonkeng, le président du CNC a récemment engagé une démarche auprès du ministre de l’Administration territoriale, afin qu’il puisse utiliser de la force et de l’autorité des préfets pour l’exécution de ses décisions. C’est dans la foulée que l’on a pu voir M. Amougou Belinga venir faire des ronds de jambe au CNC. Cette démarche peut-elle avoir influencé les membres de cette institution ? Il est à noter que cette instance, suite à ses atermoiements est de moins en moins crédible, chez les journalistes qui estiment qu’elle est une émanation du gouvernement, et chez le grand public qui la trouve sans poigne.
Chantal Kenfack