Cameroun – Listes Electorales : Les inscriptions se poursuivent jusqu’au 31 août prochain

À quelques jours de la fin de la révision, on note un manque d'intérêt de certains camerounais à se faire enrôler. D'autres par contre, n'hésitent pas à se faire enregistrer. Elections Cameroon (Elecam) est sur le terrain dans le but d'accroître le nombre d’inscrits avant la fin du processus.
ELECAM

Un vent frais souffle au quartier Dragage à Yaoundé, au lieudit Elecam, le lundi 22 août 2022. A l’entrée du site, un tableau posé sur un tabouret renseigne sur les actions menées au sein de cette structure. « Retrait des cartes et inscriptions sur les listes électorales de 7h 30 à 15h30 min », peut-on lire. Il faut prêter attention parce que l’écriture à la craie n’est plus très visible. C’est un centre d’inscription sur les listes électorales. A l’intérieur de la salle, des tables sont disposées de deux cotés. Sur une d’elle, une machine est posée. A l’antenne de Nkomkana, l’ambiance est presque la même.

A quelques jours de la clôture des inscriptions sur les listes électorales, la grande affluence reste attendue dans les différentes antennes.  « Les citoyens Camerounais ne viennent pas vers nous pour chercher à s’inscrire. Le pourcentage des personnes volontaires est bas. Le quota qui nous a été assigné pour la révision 2022 était de 9700 inscrits mais, nous sommes pour le moment rendus à 3600 », constate Rose Coquette Bassang’na, chef d’antenne d’Elecam Yaoundé I. Un phénomène qui s’explique par plusieurs raisons avancées par les populations.  « Depuis que cette campagne a commencé je ne suis pas intéressé. Depuis que les votes se passent, rien n’a changé. Regardez le contexte de vie chère dans lequel nous nous trouvons actuellement, et tout ce qui est important ce sont les inscriptions sur les listes électorales ? », s’énerve Roger, rencontré à Yaoundé près d’une antenne Elecam. Et d’ajouter : « Je peux faire des milliers de tours à cet endroit tous les jours, mais je ne vais pas m’arrêter. Je préfère que d’autres personnes votent pour nous. Nous sommes fatigués des nombreuses promesses ».

Une pauvre culture politique

Un point de vue que partagent quelques citoyens camerounais désabusés. « Nous avons la volonté de nous inscrire, mais nous sommes découragés parce qu’il n’y a pas de changement. Aucun effort n’est réellement fait pour apporter le changement », se lamente Luc Messi.  Quant à   Bernard , il ne trouve aucun intérêt  à aller s’inscrire, puisqu’il ne compte pas participer au vote lors des prochaines élections.

Certains partis politiques tardent à prendre le train de cette campagne d’inscriptions pour diverses raisons. C’est le cas du Cameroon People’s party (Cpp). « Nous sommes pour que les Camerounais s’inscrivent massivement pour le vote, participent au vote et s’assurent ensuite que ces derniers gèrent les affaires publiques conformément à leurs intérêts », confie Franck Essi, le secrétaire général. « Mais depuis 2018, poursuit-il, nous avons suspendu notre participation aux élections tant que la réforme du système électoral n’est pas obtenue et que les crises majeures du pays n’aient connues un processus sérieux de résolution. Nous invitons les Camerounais à se battre pour une transition politique démocratique. C’est la raison pour laquelle nous ne travaillons pas spécifiquement à une inscription sur les listes électorales », ajoute-t-il.

Qu’en est-il du Sdf ? « Nous n’avons pas pris de disposition particulière pour les inscriptions, mais à la fin les listes sont rejetées et nos militants ne savent pas à quel saint se vouer. Nous n’avons pas eu un intérêt particulier cette année », confie Parfait Mbvoum, membre du Social Democratic Fonds (Sdf)

Une des raisons évoquées par Rose Coquette Bassang’na sur la faible adhésion des populations à s’inscrire sur les listes électorales est la pauvreté de la culture politique. « Les citoyens Camerounais ne s’intéressent pas à la chose politique. C’est un constat qui est fait. Les partis politiques qui sont dans les commissions de révision doivent sensibiliser leurs militants et sympathisants », encourage la chef d’antenne communale de Yaoundé I. Elle évoque également le problème de carte nationale d’identité, qui est une entrave à leur travail.

Carte nationale d’identité

Elecam est passé  à l’offensive contre tous ces freins. Pour inciter les militants à s’inscrire sur les listes électorales, des dispositions ont été prises au niveau des antennes d’inscriptions. Au niveau des antennes, des équipes d’inscriptions ont été formées et font le tour des arrondissements pour amener les citoyens à s’inscrire. « Sur instruction du directeur général d’Elecam, nous allons vers les populations en sillonnant l’arrondissement pour essayer de glaner quelques électeurs qui veulent s’inscrire. Nous sommes obligés de faire ce que l’on appelle du commercial électoral ».

Des partis politiques prennent également des dispositions pour inciter leurs militants : « A chaque réunion importante du parti notamment depuis trois ou quatre mois, nous avons des conférences de sous-section avec les nouveaux bureaux, nous faisons venir à nos frais l’équipe d’inscription d’Elecam pour que les militants et d’autres personnes de la population qui ne sont pas encore inscrits le fassent, surtout les jeunes », explique le maire de Ngoumou, Jean Baptiste Atemengue. En ce qui concerne Elecam, une campagne spéciale dénommée « dernière ligne droite » est lancée depuis le 21 août 2022 sur toute l’étendue du territoire nationale. Elle a pour objectif de faire accroître le taux d’inscription sur les listes électorales.

 

Marie Laure Mbena


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