Aziz Salatou
La nuit du 28 au 29 juin 2023, a été fort mouvementée dans les environs du lac Tchad. A Mordas, petit village lacustre côté camerounais, de nombreux hommes armés ont fait une incursion. C’était le soir de la plus grande fête musulmane. Les populations ont relâché un peu leur vigilance. Les djihadistes qui grouillent dans le lac Tchad en ont profité pour les surprendre. Ali Kofram, Idrissa Kanuti, Ibrahim Ibrahim, Issa Hawa, Kassala, Mariam, deux enfants Farida et Nadja, ainsi que quatre autres personnes ont été kidnappés par les assaillants. Ils les ont emportés dans les confins du lac où la dissidence de Boko Haram appelée état islamique en Afrique de l’ouest (Iswap) a ses quartiers.
L’on sait que ce groupe a fait allégeance à l’état islamique de sinistre réputation. Il a par ailleurs noué une alliance avec Ansaru, le groupe djihadiste fondé par le Camerounais Mahaman Nour. Ansaru, qui s’est spécialisé dans les enlèvements de personnes. Ils sont soupçonnés d’avoir traité les nombreux kidnappings de ressortissants occidentaux au Cameroun et au Nigeria. Ils les avaient échangés contre le paiement de fortes rançons. L’attaque de la nuit de mercredi, pourrait cependant avoir une autre signification. Iswap, en manque de ressources et d’effectifs, s’est lancé dans une intensive production agricole. Les otages de Mordas enlevés dans un modeste village de pêcheurs, pourraient être employés de force dans cette exploitation agricole.
