Des casses ont eu lieu hier, 30 novembre 2023 au lieu-dit Cité des Nations à Ngoa-Ekellé, en exécution d’une Ordonnance de justice, par les engins de la Communauté urbaine.
Les manœuvres d’un engin lourd « Poclain » et d’une « pelle chargeuse » de la Communauté urbaine de Yaoundé hier, autour de 10h en cette matinée du 30 novembre 2023 étaient spectaculaires. Sa pelle accrochée à son long bras soufflait toutes les constructions érigées en matériaux provisoires de part et d’autre de la route, pendant que la « Pelle chargeuse » ramassait tous les débris. Salon de coiffure et de beauté, ateliers de couture, bureautiques, quincailleries, des garages et laverie, toutes autres installations où des gens menaient jusque-là diverses activités, ont payé le prix de l’incivisme et du désordre urbain. Des cris de détresse et des larmes qui perlaient sur les visages des propriétaires des boutiques cassées. Ils payaient des loyers à des personnes non-propriétaires du site. Ce n’était pas une descente de la Communauté urbaine de Yaoundé, même si ce sont ses engins qui étaient en action, avec la présence du Maire de la ville, Luc Messi Atangana, arrivé sur les lieux pour ordonner in situ l’assainissement de ce site traversé par une rivière, dont le lit est obstrué par toutes sortes de déchets.
La panique s’est emparée des populations occupant de façon désordonnée les abords de la route qui mène vers le carrefour Cradat. Mais, il n’en était rien. « Nous sommes là, en exécution d’une Ordonnance de justice, qui a demandé que les personnes qui occupaient illégalement cet endroit soient déguerpis », a indiqué Gabriel Anicet Okeng, porte-parole de la famille Emveng, propriétaire du Titre Foncier 03399, du site querellé. Et de préciser : « C’est notre terrain et ces personnes prétendaient qu’elles étaient là, du fait du ministère de la Défense qui les y avait installées. Cependant, le Titre foncier est bien celui de la famille Emveng. Nous avons demandé et obtenu de la justice camerounaise que ces personnes soient déguerpies ».
« Statuant publiquement, contradictoirement en matière de référé d’heure à heure en premier ressort et après en avoir délibéré conformément à la loi ; recevons le demandeur en son action, l’y disons partiellement fondé ; ordonnons l’expulsion des défendeurs tant de corps, de bien que de tous occupants de leur chef de l’immeuble objet du Titre foncier N°03399/Mfoundi appartenant au demandeur sous astreinte des 25.000 frs par jour de retard à compter du prononcé de la présente ordonnance (…) », lit-on sur le dispositif de cette Ordonnance de référé d’heure à heure du 17 octobre 2023. Il s’agit d’une superficie de 3209 m2 représentant l’un des neuf Titres fonciers de la Communauté Emveng. Ce Titre foncier N°03399 étant au nom de Nicolas Ossama, l’un des fils de la Communauté. Ayant constaté que des personnes inconnues, notamment sieurs Assontsa Bernard, Teukeng Romaric, Nchinda Elvis et Kemgang Maurice y ont érigé des constructions, Nicolas Ossama leur a fait sommation de libérer les lieux. Sauf que ces occupants lui ont fait savoir qu’ils y ont été installés par le « ministère de la Défense via sa direction des Domaines militaires et des infrastructures, sur sa propriété objet du Titre Foncier N°3549 Mfoundi ».
Ayant constaté cette occupation illégale, le président de la République avait d’ailleurs instruit le ministère des Domaines d’alors de porter une attention particulière aux revendications de la communauté Emveng. Après des enquêtes foncières, un rapport recommandait la restauration des limites du Titre foncier N°3549/Mfoundi et la rétrocession à la Communauté Emveng des 35 hectares par le Mindef, dont le 03399 querellé à ce jour devant la justice, qui a rendu cette Ordonnance de déguerpissement des occupants illégaux. « C’est un sentiment de joie, pour la justice qui a été dite. Nous disons d’abord merci au chef de l’Etat et à la justice camerounaise qui a fait son travail », s’est réjoui Gabriel Anicet Okeng.